Lettre - Pas un cent pour les «Picasso»

MM. Jacques Duval et Jean-Pierre Gagné,

 

Je ne suis pas d’accord que nous devons sauver ces vieilles voitures, fleurons de l’ingénierie d’un siècle passé.

 

On devrait aussi protéger et préserver les vieilles granges du Québec ainsi que les vieilles maisons.

 

Je connais votre passion pour les automobiles, mais vous me semblez déconnectés de la réalité du monde ordinaire. Si vous connaissez quelques millionnaires qui ont les moyens de sauver cette collection, tant mieux. Moi, j’ai à peine les revenus pour entretenir mon modeste véhicule vieux de 12 ans.

 

Je souhaite que le gouvernement ne mette pas un dollar de notre argent dans une collection qu’un riche passionné s’est payée. C’est très bien que la classe politique ne s’en mêle pas. Il y a beaucoup mieux à faire avec notre argent actuellement.

 

Le collectionneur veut aujourd’hui se débarrasser de ses jouets probablement trop chers à assurer et à entreposer. Pourquoi parce qu’un riche collectionneur blasé, vieux ou malade se lasse de ses jouets, doit-on lui venir en aide et traiter cela comme une urgence ?

 

Il vend sa collection et vous l’achetez, c’est simple. Ou mieux, photographiez la collection et faites-en un livre cher, comme ça, elle restera dans la mémoire collective.

 

Il y a plein de gens qui ont des collections somptueuses et qui n’en font pas un plat. Un Picasso s’accroche au mur et ne perd pas d’huile.

 

Acheter 500 voitures de luxe ayant appartenu à des millionnaires m’indispose et c’est un manque de respect pour les gens ordinaires qui prennent l’autobus tous les jours pour gagner un salaire minimum.

 

Thierry Pinet - Sherbrooke, le 7 janvier 2013

À voir en vidéo