Lettre - L’avortement au Salvador

La même journée qu’est décédé Henry Morgentaler, la Cour suprême du Salvador (dont tous les juges sont des hommes) statuait qu’une jeune femme de 22 ans connue sous le nom de Beatriz ne pouvait mettre fin à une grossesse, même si celle-ci représente un danger pour sa santé, sans faire face à des accusations criminelles pouvant mener jusqu’à 30 ans d’emprisonnement pour meurtre.


Beatriz, qui souffre de lupus et d’insuffisance rénale, porte un foetus anencéphale. Des experts médicaux estiment que le risque que celle-ci meure en couche est élevé et prédisent que l’enfant mourra peu après avoir vu le jour. La Colectiva Feminista, un homologue d’Inter Pares au Salvador, exige du gouvernement de ce petit pays d’Amérique centrale la révocation d’une loi promulguée en 1998 qui interdit tout type d’avortement, loi qui a déjà mené à l’emprisonnement de plus de 600 femmes.


Alors que les femmes salvadoriennes demandent l’accès à des moyens sécuritaires et légaux pour pouvoir mettre fin à des grossesses non désirées, il est essentiel de nous rappeler que la lutte du Dr Morgentaler est loin d’être terminée pour de nombreuses femmes à travers le monde.



Guillaume Charbonneau - Gestionnaire de programme, Amérique latine, Inter Pares, le 30 mai 2013

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