Retour à l’équilibre budgétaire, gestion serrée des dépenses publiques, efficacité et efficience, déficit zéro. Qu’ont en commun toutes ces expressions ? Elles font partie du jargon technocratique de nos élites politiques.

Ces braves gestionnaires de l’appareil d’État voient le présent et l’avenir sous forme de colonnes de chiffres. L’important pour eux, c’est le résultat : « Faut que ça balance. »

L’esprit comptable a tellement imprégné nos décideurs publics ces dernières années qu’ils sont incapables d’imaginer un projet de société porteur d’espoir et de renouveau. Leur seule motivation consiste à bien gérer les fonds publics, peu importe les incidences sociales de leurs décisions.

Si, par hasard, un projet original leur est soumis, gageons que celui-ci sera évalué à l’aune du rendement purement économique. Des chiffres, toujours des chiffres.

Le printemps érable a suscité un sursaut de la part d’une bonne partie de l’opinion publique en quête d’une vision différente et d’un projet de société porteur de changement. Malheureusement, cette crise sociale a rapidement été récupérée et les gestionnaires peuvent à nouveau dormir en paix. L’ordre comptable règne.