Lettre - Une obsession linguistique délirante, vraiment?

Dans le journal Le Devoir du 13 février dernier, un avocat anglophone nous met en garde contre une telle obsession nous reprochant de vouloir sauvegarder notre langue maternelle avec le dernier projet améliorant notre Charte de la langue française.


Ne se rend-il pas compte que la majorité anglaise ailleurs au Canada fait de la pression sociale, environnementale et économique sur les francophones de ces régions ? Comment peut-il ne pas savoir que, pour survivre socialement et économiquement, ces francophones n’ont d’autre choix que de souscrire à « l’obsession linguistique délirante » du milieu ? Il nous reproche de « contribuer à assurer la primauté de la vie de la langue française dans tous les aspects de la vie au Québec ». N’est-ce pas ainsi qu’une langue commune survit quand elle est utile pour vivre ensemble ? Il me semble que nous tentons de vivre ici le modèle de société que l’environnement linguistique impose tout doucement et insidieusement aux citoyens des autres régions du Canada.


Bien sûr, je respecte sa liberté d’opinion, car je suis respectueux des gens et j’invite les gens à réfléchir à l’expression de ses idées. Cependant quand il parle de « combat d’arrière-garde » (certains anglophones aiment cette expression fétiche qui les sert bien), pourrais-je lui demander si, autrefois, les lois contraignantes dans l’Ouest canadien et en Ontario avec la loi 17 étaient des combats d’arrière-garde ?


Évidemment, on ne peut refaire l’histoire, mais ces combats du passé ont donné des résultats pervers et irréversibles sur l’état de la langue française.


Avec l’accusation étrange de « repousser l’offensive de la langue anglaise ». il reconnaît implicitement, à mon avis, le pouvoir énorme de cette langue en Amérique du Nord et dont le Québec, tout en étant bilingue quand c’est nécessaire et utilisant toute autre langue du monde, veut se libérer en raison de la domination sociale et économique qu’elle génère


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Jean-Guy Plante - Le 13 février 2013

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