Lettre - Nous méritons mieux

Les appels à ne pas diviser le vote visent à imposer à l’électeur une logique bipartite selon laquelle les deux seules options sont le PQ et le PLQ. Pour ces protagonistes, un tel carcan simplifie la stratégie électorale. Une fois l’adversaire discrédité, il ne reste qu’une seule option. Cette fois plus qu’à l’habitude, ce sera fait par l’entremise d’une campagne négative et mesquine qui offrira un navrant spectacle. Les deux partis qui se partagent le pouvoir depuis plus de 40 ans sont usés et se savent incapables d’inspirer ou de faire rêver, mais croient toujours en leur aptitude à faire craindre le pire. Ainsi, à défaut de pouvoir nous convaincre qu’ils constitueraient le meilleur gouvernement, ils tenteront de nous persuader qu’ils représentent un moindre mal. Dans les circonstances, comment s’étonner du désabusement et du désengagement de nombreux citoyens par rapport à la politique ? Comment même espérer freiner le pourrissement de notre démocratie ?

Au cours des prochaines semaines, les sermons et les supplications se succéderont pour inciter au vote stratégique. Ce discours amène à se questionner : pour combien de temps encore devrons-nous jouer ce jeu stérile ? Jusqu’à quel point faudra-t-il tolérer la dégénérescence des principaux partis avant de s’en affranchir ? À ces questions, ni le PQ, ni le PLQ n’ont de réponse, car aucun ne compte modifier notre mode de scrutin. […]

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