Lettre - Les parents-étudiants sacrifiés
Dans sa vidéo à saveur électorale lancée lors du désormais tristement célèbre congrès de Victoriaville, le Parti libéral se présente en champion des familles. Le Québec serait devenu, grâce à son gouvernement, le paradis des familles grâce à plusieurs mesures qu’il énumère pendant près du quart de la vidéo. Il semble toutefois que les parents-étudiants aient été beaucoup moins au coeur de ses priorités dans ses offres concernant les droits de scolarité. Le gouvernement affirme pallier en totalité la hausse des droits de scolarité pour les moins nantis par une hausse des bourses. Toutefois, ce n’est pas le cas pour tous les étudiants. Les parents-étudiants seront directement pénalisés par cette hausse des bourses. Cela peut paraître contradictoire, mais il suffit de regarder du côté de la toute simple fiscalité. En effet, l’Institut de recherche et d’information socio-économiques (IRIS) a mis au jour le fait que plusieurs prestations versées aux parents-étudiants seront diminuées, car les bourses entrent en compte dans le calcul de ces prestations.
Donc, un parent-étudiant à faible revenu qui recevait 8000 $ de bourse avant la hausse des droits recevra 9778 $ après la hausse, la différence devant servir en totalité à payer cette hausse. Toutefois, cela aura comme impact de diminuer ses prestations de 443,96 $. Donc, en fin de compte, ce parent-étudiant subira une augmentation réelle de ses droits de scolarité de 644,26 $. Le gouvernement Charest fait tout pour gagner le vote des familles québécoises de la classe moyenne, mais il sacrifie les parents-étudiants dans ses prétendues concessions. En fait, il pénalise tous les étudiants à faible revenu qui seront également touchés par la diminution de certains de ces crédits. C’est un exemple, il y en a certainement d’autres. Je ne suis pas fiscaliste, aucune solution n’est simple lorsqu’on y inclut la fiscalité.
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Anouk Brière-Godbout - Le 28 mai 2012