Lettres - Topp ou Mulcair

Les réflexions de Brian Topp, candidat à la chefferie du NPD, à propos de Thomas Mulcair, son principal rival, sont politiquement habiles, mais ne résistent pas à l'analyse. Certes, le NDP ne doit pas devenir «comme» le Parti libéral du Canada. Cependant, le NPD, bien qu'il ait toujours été résolument social-démocrate, malgré l'empreinte modératrice de Jack Layton, n'en est pas moins, dans son essence, un parti libéral progressiste. Il faut par ailleurs retenir que M. Mulcair, bien qu'il ait été ministre au sein du du gouvernement libéral du Québec dirigé par Jean Charest, a choisi de quitter la barque sur une décision de principe afin de demeurer fidèle à ses convictions environnementalistes, pour ensuite se joindre au NPD, plutôt qu'au PLC, ce qui, à mon sens, témoigne qu'il est un politicien intègre, pas un opportuniste.

Bref, comme Jack Layton lui-même l'avait souligné, en entrevue, quelques jours avant le vote du 2 mai 2011, ce qui distingue principalement le NPD du PLC, c'est sa volonté ferme de mettre en oeuvre ce qu'il propose en campagne électorale. Aussi devons-nous convenir que M. Mulcair, non moins que M. Topp, aurait à coeur de diriger le le pays suivant l'esprit des idées et convictions qui ont animé M. Layton jusqu'à sa percée historique au Québec, laquelle n'aurait sans doute pas été aussi convaincante sans l'apport de M. Mulcair, toujours à l'avant-scène.

Par conséquent, la principale question devant s'imposer à l'esprit des membres du NPD dans le choix du prochain chef est de déterminer lequel des principaux aspirants (n'oublions pas, entre autres, Peggy Nash et Paul Dewar) possède l'expérience, le savoir-faire et la stature politiques nécessaires pour déloger le gouvernement réactionnaire de Stephen Harper.

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Jean-Charles Merleau - Gatineau, le 19 janvier 2012

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