Lettres - Sur des charbons ardents
Le 19 août dernier, le ministre de l'Environnement Peter Kent a annoncé un projet de règlement sur les centrales au charbon. Cette réglementation «permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d'améliorer la qualité de l'air pour l'ensemble de la population canadienne pour les générations à venir», selon le ministre. Pourtant, le projet de règlement laisse une brèche majeure permettant à la compagnie Maxim Power d'opérer sa nouvelle centrale de 500 MW en Alberta sans aucune restriction d'émissions resserrées d'ici 2060. Les émissions annuelles de cette seule centrale équivaudront à un ajout de 600 000 véhicules sur nos routes, et ce, pour les 45 années à venir.
Maxim Power aurait fait accélérer les procédures administratives pour obtenir l'autorisation de construire avant l'entrée en vigueur du règlement au 31 juin 2015. Ainsi, la centrale se situera dans le groupe des centrales existantes pour lesquelles le projet de règlement n'impose aucune nouvelle restriction sur les émissions. Le prédécesseur de M. Kent, Jim Prentice, avait pourtant déclaré: «Nous prendrons garde à la construction précipitée de toute centrale au charbon non conforme» avant l'entrée en vigueur du règlement. Pourquoi alors laisser passer l'occasion de protéger l'intégrité du règlement et montrer une réelle volonté pour combattre les changements climatiques? Des études ont d'ailleurs démontré que l'Alberta pourrait répondre sans problème à ses besoins futurs en électricité en utilisant des moyens plus verts.Il est encore temps de corriger le tir puisque le projet de règlement n'est pas encore finalisé. Avec tout ce que l'on sait à propos des changements climatiques, pourquoi nous contenterions-nous encore de demi-mesures?
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Catherine Primeau - Lachine, le 28 août 2011