Lettres - Le péché de Mme Turmel
Depuis une semaine qu'on ne cesse de casser du sucre sur le dos de Mme Nycole Turmel, en voilà trop. J'ai moi-même milité brièvement au sein du Syndicat de la fonction publique fédérale, alors que Mme Turmel en assumait la présidence, et j'ai toujours été ébahi par sa recherche de l'équité, du progrès social et de la promotion de la condition féminine au sein de la fonction publique.
On reproche souvent aux politiciens d'être collés sur l'idéologie de leur parti et de manquer de perspective globale. Voilà une femme qui partageait les idées des néo-démocrates, celles de Françoise David, et l'approche sociale-démocrate du Parti québécois.Dans les milieux syndicaux, on rencontre des gens de toutes tendances, et on se rejoint sur des principes fondamentaux qui nous tiennent à coeur. Je crois que Mme Turmel a une sympathie marquée pour le nationalisme québécois, sans être pour autant une indépendantiste avouée. N'est-ce pas le cas de plusieurs libéraux et néo-démocrates? Hors du Bloc, point de salut?
Cette femme de coeur a voulu encourager des combattants et combattantes d'une cause qui globalement importe pour elle, celle de la défense des laissés-pour-compte et des moins nantis, est-ce là un péché impardonnable? Quand le coeur est grand, il déborde souvent, et je préfère de loin cette attitude à celle de tous les démagogues qu'on retrouve autour de Jean Charest et de Steven Harper, qui veulent notre bien et ne se gênent pas pour le prendre.
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Jean Bédard - Kinnear's Mills, le 5 août 2011