Lettres - Les détraqués politiques
Une autre tuerie incompréhensible s'est produite, celle-là à Tucson, en Arizona, le 8 janvier! Le geste insensé, posé par le présumé coupable Jared Lee Loughner, n'est pas sans nous rappeler le massacre commis par Marc Lépine, à l'École polytechnique de Montréal.
À cette époque, un article du Globe and Mail attribuait cette fusillade au climat politico-linguistique du Québec séparatiste. Dans le cas de l'attentat de Tucson, certains observateurs y voient l'influence du Tea Party lié à Sarah Palin.Pourtant, jusqu'à maintenant, les enquêteurs fédéraux américains n'ont découvert aucun lien entre Loughner et des groupes extrémistes. Par contre, ses anciens collègues de classe le décrivent comme un asocial paranoïaque et délirant. De plus, il a été refusé par l'armée en 2008 après avoir échoué à un test de dépistage de drogues.
De Polytechnique à Tucson, il semble facile de tracer un chemin en ligne droite et de poser rapidement le doigt sur la gâchette du contexte sociopolitique qui serait responsable de ces comportements inexplicables. Jusqu'à preuve du contraire, un fait demeure: Loughner et Lépine étaient déjà considérés comme des détraqués avant qu'ils posent leur geste inhumain. À ma connaissance, la preuve n'a jamais été faite quant au lien entre l'auteur du geste posé à Polytechnique et le climat séparatiste du Québec. La version officielle de la tragédie de Tucson demeurera-t-elle, elle aussi, le crime d'un détraqué à jamais insondable? C'est à suivre!