Lettres - Un nouveau parti politique pour éviter le mur
Le Parti libéral du Québec, après trois mandats et dirigé par Jean Charest, vit des problèmes internes majeurs. Le Parti québécois, dirigé par Pauline Marois, après avoir mis au frigo l'article 1 de son programme, déçoit les partisans de l'indépendance. L'Action démocratique de Mario Dumont est à l'agonie après avoir mis au rancart le Rapport Allaire. La voie est ouverte pour un nouveau parti politique nationaliste, sans rupture avec le Canada pour le moment, qui prônerait des changements radicaux dans le domaine de l'éducation, de la santé, et qui s'attaquerait à la bureaucratie gouvernementale et à la dette collective.
Le nouveau parti politique proposerait d'abord un plan de réduction de la dette nationale et, forcément, demanderait à tous les citoyens une contribution soutenue, à plus ou moins long terme. La marge de crédit est au bout. Le Québec doit payer la facture.Le nouveau parti politique proposerait des modifications majeures dans le domaine de l'éducation. Il imposerait des programmes universels à tous les niveaux, des examens de contrôle, des notes suffisantes pour changer de degré. Il annoncerait l'abolition des commissions scolaires et confierait l'autorité et toutes les responsabilités à l'école. Il reviendrait, sans aucun doute, à la discipline classique et exigerait la connaissance d'au moins deux langues parlées et écrites avant la fin du cours secondaire.
Le nouveau parti politique imposerait une contribution en santé, ouvrirait de nouvelles façons de faire pour favoriser l'accès aux soins, éviterait les dédoublements grâce à un système informatique performant. Une place serait réservée au secteur privé.
Le nouveau parti politique dégraisserait l'appareil gouvernemental, couperait dans la fonction publique, réduirait les bureaucraties.
Le nouveau parti politique referait un nouveau contrat social gouvernement-syndicat et inviterait à une collaboration obligatoire entre les deux parties.
Ces modifications stipuleraient l'abandon du modèle québécois tel que le Québec le connaît depuis des décennies. Le Québec est-il prêt à une telle métamorphose? Rien n'est moins sûr! Les propagandistes d'une telle mutation ne sont pas naïfs. Ils savent bien qu'il y aura des réticences. Ils savent, cependant, que Québec n'a pas d'autre choix que d'emprunter la voie proposée avant de frapper le mur qui, de toute évidence, se pointe à l'horizon. Leur plan, sur papier, semble cohérent. Y aura-t-il un enthousiasme généralisé lorsqu'il sera mis devant l'électorat? La rigueur et la vérité n'attirent pas en politique. Les mirages, les promesses les plus farfelues, multiplient les votes. Les Québécois ont maintenant le choix entre le mirage et la réalité. Ils doivent choisir la réalité. Toute la réalité.