Lettres - Des mesures qui ont des dents

Une loi a besoin de dents, c'est bien connu. Cependant, si je comprends bien, dans le régime actuel, le pire qui puisse arriver à un prête-nom ou à quelqu'un qui dépasserait la limite de contribution, c'est de récupérer sa contribution et de perdre son droit de vote pour quelque temps. Quelle aubaine!

Voici donc une idée. Je suggère que le parti politique ET le donateur illégal soient astreints à une amende représentant plusieurs fois la somme en question. Un tel facteur multiplicatif est nécessaire, vu les chances somme toute assez faibles de se faire prendre. Par exemple, un prête-nom pour 3000 $ devrait verser, disons, 15 000 $ et non se faire rembourser, et de même pour le parti ainsi illégalement financé. Cet argent pourrait aller au fonds consolidé, comme les amendes, mais il serait amusant et pertinent de le confier au Directeur général des élections pour qu'il le distribue aux autres partis politiques, au pro rata des votes reçus lors de l'élection précédente. De plus, comme de nombreux donateurs semblent être des professionnels, avocats ou ingénieurs, on pourrait penser à une suspension automatique de leur pratique professionnelle. Pour les compagnies, ce pourrait être une interdiction de faire affaires avec le gouvernement pour un certain temps.

Ces mesures en feraient réfléchir plus d'un.

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Sylvain Auclair - Montréal, le 7 octobre 2010

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