Lettre - Parcs Canada et le bilinguisme

L'été se prête à la découverte de ces lieux remarquables de beauté sauvage que sont les parcs nationaux, version Parcs Canada.

Par contre, là comme dans tant d'autres champs de responsabilité du fédéral, le bilinguisme n'est souvent que de surface et parfois carrément absent au mépris d'une des deux langues officielles et des visiteurs, les locuteurs francophones. Nouvelle-Écosse, été 2010, berceau de l'implantation française en Amérique du Nord. Après avoir tenté à quelques reprises de nous procurer dans les kiosques touristiques la brochure 2010 en français sur le parc Kejimkujik, un des deux sites de Parcs Canada dans cette province, à l'entrée du site, à peine gêné, on nous informe que malheureusement, même si nous sommes déjà à la mi-juillet, il faudra composer avec l'édition 2009, ne sachant trop le moment de la disponibilité de la brochure de l'année courante.

Consolation, avec un sourire, on nous explique que l'on peut avoir autant d'exemplaires 2010 que l'on veut de l'édition en anglais. Bon, passons au camping. À l'enregistrement, après un «Bonjour/Hi!» bien senti qui laisse à penser que le personnel est peut-être habile dans les deux langues, nous engageons la conversation dans la langue de Molière. «Sorry, I don't speak French.» On nous mentionne que la seule obligation linguistique du personnel est de saluer les visiteurs avec cette formule passe-partout paravent de l'ineptie des politiques linguistiques de cette institution fédérale. Bien entendu, nous ne serons pas étonnés de constater que lors de la visite de la boutique des amis du Parc, il y a quasi absence de publications dans notre langue.

Pour souligner les 125 ans des parcs nationaux au Canada, la publicité de l'institution se décline ainsi: «Parcs Canada vous propose des expériences inoubliables.» Oui, inoubliables, mais pas pour les bonnes raisons!

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