Lettres - Décès de Patrick R. Hyndman

Le Québec vient de perdre un des pionniers les plus dévoués à la fois pour son développement économique et pour son rayonnement international.

Patrick s'était vu confier au début des années 1960 la tâche de formuler et de mettre en oeuvre les programmes esquissés par le gouvernement de Jean Lesage avec le ministre de l'Industrie et du Commerce, André Rousseau. Comme directeur du Bureau d'expansion industrielle, il avait recruté une jeune équipe qui oeuvrait dans l'aide aux petites entreprises et à la sollicitation de nouveaux investissements aussi bien sur le plan local qu'à l'étranger. Il m'avait incombé alors de mettre sur pied la politique de développement régional dans les nouvelles régions économiques du Québec.

Il fut par la suite nommé conseiller économique à la Délégation générale du Québec à Paris où il joua un rôle important dans tous les dossiers France-Québec, en particulier auprès de la Caisse des dépôts et consignations qui deviendra un modèle pour sa cousine québécoise. Les dossiers l'appelaient partout en Europe et, en 1965, je fus désigné pour aller lui prêter main-forte.

Sous la gouverne du délégué général, un grand diplomate nommé Jean Chapdelaine qui souvent nous ouvrait des portes généralement infranchissables, ces années ont permis de réaliser non seulement des dossiers d'investissements français et européens au Québec, mais aussi la création de structures de coopération dont les effets se perpétuent aujourd'hui.

Québec demanda par la suite à Patrick d'aller implanter une Délégation du Québec en Allemagne, à Düsseldorf. Encore une fois, son action fut couronnée de nombreux investissements. À la fin de ce mandat, il revint à Québec à titre de sous-ministre adjoint au ministère de l'Industrie. Puis ce fut le poste de délégué général à Londres, où il démontra une redoutable efficacité à frayer avec les investisseurs tout en propageant la connaissance du Québec dans les universités anglaises.

Patrick prit une retraite bien méritée en banlieue parisienne dans la maison familiale de sa mère française, toujours curieux de tout ce qui touchait ce Québec auquel il avait consacré toute sa vie professionnelle.



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