Lettres - Mieux vaut gérer des bouffées de chaleur que traiter un cancer

Ce n'est pas la peur des hormones, mais la peur du cancer qui retient les femmes à la ménopause. Qui peut les blâmer dans un contexte où le cancer est devenu la première cause de décès des femmes avant l'âge de 75 ans? C'est aussi simple que ça.

Depuis 2002, moins de femmes ont recours aux hormones et en une seule année, l'incidence du cancer du sein a chuté de 7 % chez les 50-69 ans, renversant la tendance des 20 dernières années. La tendance à la baisse se poursuit, et l'American Cancer Society estime que l'abandon de l'hormonothérapie contribue à une baisse de 15 000 décès dus au cancer du sein juste pour l'année 2009. Malheureusement, le cancer du sein n'est pas le seul à être lié à l'hormonothérapie. Les risques d'un cancer de l'endomètre augmentent rapidement chez la femme qui ne prend que des oestrogènes et qui a encore son utérus; le risque persiste plusieurs années après la cessation du traitement. Le cancer des ovaires est moins fréquent que le cancer du sein, mais les chances de s'en sortir sont minces et les risques associés à l'hormonothérapie augmentent dès les premières années d'utilisation. L'incidence du cancer du poumon peut également augmenter avec l'hormonothérapie chez des femmes de 60 ans et plus, sans parler des autres risques associés à la prise d'hormones.

L'hormonothérapie, quelle qu'elle soit, demeure un traitement d'exception à considérer lorsque les malaises associés à la ménopause sont intolérables. La prudence doit être valorisée autant chez les médecins que chez les patientes considérant l'état actuel des connaissances. Il ne faudrait d'ailleurs pas sous-estimer le fait qu'aucune étude sérieuse n'a vérifié l'innocuité à long terme des hormones bio-identiques. Ce type de mise en garde ressort de plusieurs prises de position récentes, dont celles des experts du North American Menopause Society au printemps 2010 et de la Endocrine Society en juillet 2010. Mieux vaut gérer des bouffées de chaleur que traiter un cancer...

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Louise Lambert-Lagacé - Diététiste et auteure, le 19 juillet 2010

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