Lettres - Médias, pouvoir et responsabilité

Un sondage de la firme Angus Reid nous apprend qu'un très fort pourcentage de Québécois n'ont plus confiance dans leurs politiciens. Rien de bien surprenant dans ces résultats. Faut-il alors en conclure que toute la classe politique est corrompue? Plusieurs semblent avoir tiré cette conclusion. Ce qui est très grave pour une société démocratique.

Je crois que cela ne reflète pas la vérité et je tiens en bonne partie les médias responsables de cette situation. Ceux-ci n'aiment pas être critiqués ou que l'on remette en question leur éthique de responsabilité. Mais à voir aller les choses où doutes, insinuations, culpabilités par association sont monnaie courante, je me pose de sérieuses questions sur l'éthique de maints journalistes qui semblent utiliser leur pouvoir avec trop de légèreté.

Qui dit pouvoir dit responsabilité dans son exercice. À lire et à écouter certains journalistes, je sens que leur conclusion est faite et que le Parti libéral et donc aussi le gouvernement sont grandement corrompus. Ainsi, cette fixation obsessionnelle depuis des mois sur la nécessité d'une enquête dans le domaine la construction me laisse fort perplexe. Est-ce la recherche du bien commun qui motive les médias ou plutôt la gloriole de forcer le gouvernement à capituler ou en d'autres termes l'exercice d'un certain pouvoir et de l'orgueil qui peut l'accompagner? Je m'interroge...

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Michel Lebel - Entrelacs - le 7 mai 2010

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