Merci à nos guides étudiants
Il arrive souvent que le message porté sur notre jeunesse soit fort négatif. Les jeunes d'aujourd'hui seraient incultes, parleraient par onomatopées, décrocheraient en masse, ne s'intéresseraient qu'à leurs textos, bref un beau gâchis.
Certes, tout cela n'est pas totalement faux, mais nos jeunes sont tellement plus que cela. Au cours des dernières semaines, ma famille et moi avons eu l'occasion de parcourir le Bas-Saint-Laurent et de faire plusieurs visites dans la grande région de Montréal. Que retenons-nous de ces visites? Certainement des visites guidées de grande qualité offertes par des étudiants et des étudiantes embauchés dans ces lieux touristiques.Merci à Sandra, guide à la centrale d'Hydro-Québec de Beauharnois qui a admirablement su garder l'intérêt et l'attention de notre groupe de près de 30 personnes d'âges pourtant fort variés avec son superbe équilibre de détails techniques et d'éléments de l'histoire et de la géographie de la région.
Je pense à Ariane de la Station exploratoire du Saint-Laurent à Rivière-du-Loup qui nous a parlé avec tant d'éloquence et de passion des oiseaux, des mammifères, des poissons du fleuve et qui a, sans démagogie, admirablement posé le débat sur la chasse au phoque.
Je pense à Martin du Lieu historique du commerce de la fourrure de Lachine qui, en une petite trentaine de minutes, nous a captivés avec l'histoire des Voyageurs qui partaient dans leur canot à la recherche des fourrures, nous a parlé de la concurrence entre les compagnies et bien expliqué ce qui distinguait les peaux les unes des autres. Les garçons d'une dizaine d'années qui étaient avec moi le bombardaient littéralement de questions, signe qu'ils avaient, tout comme moi, solidement accroché aux paroles de notre guide.
Je pense à Annie du Fort Ingall à Cabano qui a si bien décrit le contexte de cette querelle canado-américaine des années 1850 dont j'avais vaguement retenu quelques souvenirs de mes lointains cours d'histoire et qui a rendu à merveille ce qu'était la vie dans un fort à l'époque. Tout cela avec une grande attention portée à une famille de notre groupe qui parlait plus difficilement le français.
Je sais bien que cette «qualité totale» n'est pas répandue partout, mais sachons la reconnaître là où elle est bien implantée. Sachons apprécier la qualité d'une langue bien parlée, d'une passion bien transmise et d'une belle compétence à partager un savoir. Et prenons le temps de le dire «directement» à ces jeunes quand on apprécie ce qu'ils font. N'en doutez plus: la relève est là!