Mugabe pour divertir
Et c'est reparti! Quand les leaders des pays riches veulent une excuse pour réduire l'aide accordée aux pays pauvres, ils dénoncent la corruption.
Cette fois, celle de Mugabe. Pourtant, pour des raisons morales et stratégiques, nous devrions tout faire pour réduire les disparités honteuses entre riches et pauvres, d'autant plus que nous comprenons maintenant que les crises alimentaires, tout comme la pauvreté, ne sont pas des phénomènes naturels. À Gleneagles en 2005, les leaders du G8 ont promis d'accroître l'aide au développement de 50 milliards de dollars par année pour l'an 2010, la moitié étant destinée à l'Afrique. Hélas, collectivement, le G8 n'a offert que 3 des 25 milliards de dollars additionnels promis à l'Afrique. Or l'Afrique compte 49 pays, et ils ne sont pas tous dirigés par des Mugabe. L'OCDE révélait en avril dernier que l'aide étrangère des principaux pays donateurs avait encore fléchi. Le Canada ne fait pas exception. Malgré les promesses électorales de M. Harper comme quoi l'aide atteindrait le niveau moyen de celle des pays de l'OCDE, soit 0,45 % du PIB, sous sa gouverne, elle a chuté à 0,28 %. Comme c'est commode pour les Harper de ce monde de pouvoir divertir l'attention en pointant du doigt les quelque Mugabe!