Désenchantement

Une des choses les plus désolantes dans ce constat d'échec relatif aux dernières statistiques scolaires, c'est évidemment de découvrir la pauvreté de ces résultats en sachant l'énormité des sommes investies depuis quatre décennies dans cette entreprise sociale.

Mais, ce qui est le plus grave et le plus dramatique, c'est de voir l'état de désenchantement de la profession enseignante. Toute une génération de gens de métier qui ont progressivement sacrifié leurs talents et leurs idéaux pour répondre aux appels de projets de réforme qui n'étaient que de simples chimères. Il faut croire que leur foi dans ces idéaux n'était pas assez forte et pas suffisamment partagée au sein de la société pour la défendre et la faire triompher. C'est à voir! Mais, pour aller au fond, il faudrait peut-être une fois encore avoir recours à l'histoire. Il faut en effet se rappeler que cet ambitieux projet de rattrapage scolaire s'est construit sur des bases fragiles. Nous partions de très loin et le pari était risqué. L'école est un lieu social privilégié, une sorte de carrefour où la voie centrale, le savoir et la culture, est croisée par des voies secondaires: les programmes, les méthodes d'apprentissage qui permettent aux jeunes de développer leurs talents. Se pourrait-il que, par inconscience ou par trop-plein de suffisance, nous ayons négligé de travailler sur les fondations de la voie centrale? Pour se rendre compte maintenant que ce serait là l'une des explications de ce constat d'échec.

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