Lettres: Un nouveau tramway sur Notre-Dame

Je me suis rendue à la conférence de presse donnée par la Ville de Montréal à la caserne Létourneux pour annoncer un projet de «modernisation de la rue Notre-Dame» qu'on veut transformer en «boulevard Ville-Marie». Cependant, comme à bien d'autres personnes actives dans Hochelaga et Maisonneuve, on m'a refusé l'accès à la caserne. Or, je m'intéresse à la rue Notre-Dame depuis plusieurs années. En 2001, j'ai rédigé un mémoire sur le sujet, que j'ai présenté devant le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE). Depuis ce temps, je lis tout ce qui s'écrit sur cette fameuse artère de Montréal, dont l'histoire douloureuse devrait maintenant s'écrire au futur. J'aurais bien aimé savoir à quelle enseigne logent nos décideurs dans cette affaire.

Entièrement détruite au début des années 1970 par les gouvernements de Bourassa et de Drapeau, la rue Notre-Dame était alors jalonnée de bâtiments dont l'architecture ferait notre fierté aujourd'hui, s'ils étaient encore debout. Il y avait, entre autres, au milieu de jardins magnifiques, un immense et superbe couvent des soeurs de la congrégation Notre-Dame, qu'on a détruit à coups de boulets. Une telle barbarie mérite réparation. Et cette réparation n'est certes pas un boulevard à huit voies! Et la «rue» Notre-Dame, au lieu d'être le symbole de l'incurie de nos élites politiques, devrait devenir le symbole du dynamisme québécois et de notre sens de l'initiative. À l'heure actuelle, cette artère est un os dans le réseau routier de Montréal. Ce même os pourrait constituer un levier historique et faire place au tout premier segment de ce qui deviendra — j'espère — l'épine dorsale du transport montréalais, le nouveau tramway. D'autant plus que la rue Notre-Dame n'est congestionnée qu'aux heures de pointe, au moment où les gens vont travailler. Je le sais, j'habite à moins de 500 mètres.

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