Lettres: Oui au marché Jean-Talon piétonnier
L'arrondissement de Rosemont-Petite-Patrie a récemment décidé de mettre de l'avant un projet-pilote visant à rendre piétonnier le marché Jean-Talon les samedis (de 11h à 17h) et les dimanches (de 10h à 17h) de la saison estivale 2005, et ce, à partir du 16 juillet, soit samedi dernier. Le but de cette démarche était de voir les impacts et d'évaluer les différents aspects du projet.
Malheureusement, à la dernière minute, les marchands et leurs représentants ont fait rejeter ce projet par la bouche de leurs avocats. Résultat: devant mes yeux, samedi, j'ai vu, comme d'habitude, des automobilistes agressifs, arrogants, impatients, bruyants, polluants et irrespectueux circuler sur la Place-du-Marché-du-Nord. Les voitures ont leur place au marché, une cohabitation est possible; c'était d'ailleurs le rôle du projet-pilote d'en évaluer les conditions.Une fermeture aux voitures de 13 heures par semaine durant l'été semblait trop pour les commerçants et les administrateurs. Ils clament par la voix de M. Ricci, directeur exécutif de la corporation, que l'achalandage sera réduit si les voitures n'ont pas accès aux kiosques, que les ventes de grands volumes baisseront aussi et que l'approvisionnement sera difficile pour les commerçants.
Foutaise! Je travaille au marché depuis plus d'un an et, pour moi et mes clients, le marché est un lieu de rencontre, un lieu où il fait bon circuler comme bon nous semble. L'automobile pollue l'ambiance à plusieurs niveaux. Bon nombre de voitures que je vois ne font que faire le tour, se stationner illégalement, créant ainsi des embouteillages tant chez les piétons que chez les automobilistes.
Je suis convaincu qu'un marché piétonnier plairait davantage aux gens qui font leurs courses, surtout le samedi et le dimanche où l'achalandage est très fort chez les piétons. De plus, le marché Jean-Talon a ouvert en décembre dernier un stationnement intérieur qui peut contenir des centaines de voitures. Tout est près au marché, alors pour ce qui est des grosses commandes, il n'y a pas d'inconvénient à mes yeux pour deux raisons. Premièrement, ce n'est que 13 heures par semaine. Il reste énormément de temps à ces gros acheteurs pour faire leurs courses. Deuxièmement, de jeunes bénévoles sont à la disposition des clients avec des chariots pour transporter la marchandise jusqu'à leur auto. Pour ce qui est de l'approvisionnement des marchands, ils n'ont qu'à prévoir plus de marchandises dans leur arrière-boutique pour répondre à la demande et échelonner le remplissage en se servant eux aussi de charriots. [...]