Libre opinion: André Boisclair : l'expérience et la jeunesse au service du Québec

Le Québec est cette terre promise par des générations et des générations qui n'en finissent plus de vouloir la mettre au monde. La gestation est longue, très longue. À l'image de ces mers intérieures qui retiennent leurs eaux, le Québec fait le plein d'énergie depuis des décennies, accumule ses eaux mais sans oser les crever pour se mettre au monde.

Écrit avec la collaboration de Réjean Bergeron

Ainsi, le Québec regorge d'énergie, créatrice surtout. Ses talents sont nombreux — il en a à revendre — et ses aspirations sont incommensurables. Le désir légitime d'un pays distinct et tout à fait original est de plus en plus présent dans le coeur des Québécois. Toutefois, cet idéal est demeuré virtuel jusqu'à maintenant puisque sans cesse repoussé vers de beaux lendemains. C'est pourquoi le Québec doit maintenant avoir l'audace d'ouvrir ses vannes et canaliser cette belle puissance, trop tranquille à mes yeux, pour développer enfin son plein potentiel et réaliser ses aspirations profondes.

En ce sens, la course à la direction du Parti québécois qui se joue en ce moment m'apparaît de toute première importance. Non pas que le Québec ait besoin d'un sauveur! Ce serait se leurrer. Pour les années à venir qui, on s'en doute, seront fertiles en émotions et propices aux grandes décisions, le Québec a avant tout besoin d'un leader à l'image de notre temps qui saura mobiliser et canaliser les forces de tous les citoyens, peu importe leur origine ou leur statut social, vers des sentiers jamais empruntés, qu'il nous reste à découvrir ou même à tracer ensemble.

C'est pourquoi, parmi tous les candidats en lice, André Boisclair me semble la personne toute désignée pour nous rassembler et nous mener à bon port dans cette grande aventure. Ses convictions, sa grande lucidité, son sens de l'écoute, son intégrité et son ouverture d'esprit par rapport aux réalités contemporaines représentent des atouts majeurs pour la réalisation de ce projet de pays unique auquel nous aspirons.

André Boisclair est un homme de son temps, un être en mouvement, à l'image de la société québécoise pour laquelle il se dévoue depuis des années. Et il est avant tout un être d'engagement et un militant de longue date qui a toujours su garder le cap sur les grands principes qui l'animent. À ce titre, sa feuille de route est tout à fait éloquente. Alors qu'il était encore au collège, il a été tour à tour président de la Fédération des associations étudiantes collégiales du Québec et président du Comité national des jeunes du Parti québécois. En 1989, il était élu député de la circonscription de Gouin. À 29 ans, il devenait l'un des plus jeunes ministres de l'histoire du Québec alors que lui était confié le ministère des Relations avec les citoyens et de l'Immigration. Il occupera ensuite les postes de ministre délégué à la Solidarité sociale, de ministre de l'Environnement, de leader parlementaire et de ministre d'État aux Affaires municipales et à la Métropole. Toutes ces années sont également marquées par un engagement indéfectible pour la cause souverainiste et par un travail acharné en faveur des citoyens de son comté.

André Boisclair est aussi un homme d'équipe, qui n'hésite pas à s'entourer de personnes compétentes pour le conseiller et l'aider dans sa réflexion. Il ose poser les questions importantes et il a le courage d'écouter toutes les réponses afin d'être en mesure de proposer des solutions efficaces et originales. Son approche n'a rien de dogmatique. Le doute, chez lui, n'est pas perçu comme une faiblesse mais plutôt comme le signal qu'il doit s'imprégner encore davantage des aspirations de ses concitoyens.

Ses préoccupations environnementales et son engagement envers le développement durable sont sincères et se sont concrétisés par diverses actions dans le passé. On n'a qu'à penser à la politique de l'eau qu'il nous a léguée lors de son passage au ministère de l'Environnement, et au leadership qu'il a exercé auprès de ses homologues canadiens pour l'adoption du protocole de Kyoto.

Sa conception de l'État est avant-gardiste et place le citoyen et les valeurs de solidarité et de justice sociales au coeur de ses préoccupations et de ses responsabilités. Son approche à l'endroit des différentes communautés culturelles, avec qui il a pu travailler étroitement lorsqu'il était à la tête du ministère des Relations avec les citoyens et de l'Immigration, a toujours été inclusive et axée sur le dialogue, l'échange et le respect des différences.

Sa vision d'un Québec souverain, qui en est une de tolérance et d'ouverture sur le monde, est tout à fait à l'image des grands idéaux de paix et de justice que partagent une très grande majorité de Québécois. La marche contre la guerre en Irak nous l'a une fois de plus démontré. D'ailleurs, le Québec est l'une des seules provinces qui investit et s'investit en matière d'aide humanitaire et de développement en faveur des pays les plus pauvres. André Boisclair adhère à ces idéaux et à ces grands mouvements de solidarité. Pour lui, former un pays a bien sûr pour objectif de procurer au Québec le plein contrôle de sa destinée sur la scène nationale, mais a aussi pour but qu'il participe activement, en tant que membre du concert des nations, à cette construction d'un monde plus juste et plus équitable.

Mais pour contribuer pleinement à ces grandes transformations planétaires, il faut tout d'abord gagner le prochain référendum. Je crois fermement qu'André Boisclair a toutes les qualités nécessaires pour mener à bien ce projet. Malgré son jeune âge, il possède une connaissance intime du gouvernement. Il a su tisser au cours des années des liens privilégiés avec les différentes générations de militants au Parti québécois, y compris avec ses différents dirigeants qui se sont succédé jusqu'à maintenant. Il a également su développer un réseau des plus intéressant sur la scène internationale, tout particulièrement à Paris et aux États-Unis où il étudiait encore tout récemment. Il comprend les préoccupations politiques des jeunes ainsi que leurs aspirations fondamentales. Son attitude à l'endroit des Québécois issus des différentes communautés culturelles a toujours été respectueuse et ouverte sur l'échange et la compréhension mutuelle. Voilà donc autant de raisons qui me font penser qu'il est la personne dont le Québec aura besoin lorsque viendra le temps de mobiliser et de convaincre une forte majorité de Québécois de dire oui lors du prochain référendum sur la souveraineté.

Pour insuffler un vent de renouveau sur le discours politique actuel, pour mettre de côté les vieilles rancoeurs qui le minent depuis trop d'années, pour mobiliser les forces vives du Québec, pour dynamiser le débat sur la souveraineté, pour faire de ce projet de pays une aventure palpitante à la hauteur des grands mouvements de fond qui émergent sur la planète, pour toutes ces raisons, j'appuie André Boisclair.

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