Lettres: Acheter c'est voter
En réaction à l'article d'Antoine Robitaille, «Les rebelles millionnaires» du 9 juillet 2005. Pour répondre à Andrew Potter, le succès de No logo n'a rien de paradoxal. Un livre qui offre une analyse et une réflexion sur la consommation n'est pas «anticonsommation».
Ils se vendent comme des petits pains chauds: c'est donc dire qu'on les lit, ces livres. Plutôt que d'y voir un paradoxe, j'y vois de l'espoir. À savoir que des gens choisissent de lire un livre de 684 pages pour mieux comprendre le monde dans lequel on vit, au lieu de s'acheter un DVD insipide d'une production hollywoodienne de série B. Car oui monsieur Potter, acheter c'est voter. Les riches ont plus de votes que les pauvres. On entend par vote: pouvoir. Vous critiquez les rebelles de vouloir trouver des solutions hors du système, alors que vous même voyez dans les changements que veulent apporter des Naomie Klein des étrangetés puisque, justement, elle le fait à l'intérieur du système qu'elle analyse. Seriez-vous, vous-même, atteint d'un certain cynisme «paresseux dominant»? Je vais quand même courir chez Chapters acheter votre livre The Rebel Sell car je trouve le titre accrocheur!!Comme vous, je suis dégoûté de voir Madonna parler de révolution comme d'une nouvelle danse en vogue dans la capitale. Ces millionnaires me donnent mal au coeur. Ce serait une grave erreur de les associer à une journaliste de la trempe de Naomie Klein.