Lettres: À propos du terrorisme

À la suite des attentats de Londres de jeudi dernier (52 morts et plus de 300 blessés, dont plusieurs sont dans un état critique), deux conclusions semblent faire l'unanimité à propos du terrorisme: 1- il n'y a pas de solution militaire miracle pour vaincre le terrorisme; 2- il n'y a pas de solution politique non plus. Le problème et les solutions sont très complexes.

C'est bien connu, les terroristes agissent dans l'ombre et, manifestement, se reproduisent aussi rapidement qu'on les capture. Une guerre ouverte contre les terroristes est impossible; seules des opérations d'infiltration et de renseignement peuvent avoir de véritables effets.

Les forces armées pourront appuyer les forces policières, mais s'il y a une chose que les guerres en Afghanistan et en Irak nous ont apprise, c'est qu'on n'élimine pas le terrorisme avec des bombes.

Les démocraties doivent aussi penser à améliorer le filtrage des nouveaux arrivants et la sécurité dans les endroits névralgiques sans pour autant entraver les libertés civiques. Il faut mettre des bâtons dans les roues de la machine terroriste sans pour autant renier les valeurs pour lesquelles nous sommes censés nous battre (démocratie, liberté et tolérance). C'est une tâche difficile.

Certains estiment que la solution au problème du terrorisme passe par une résolution des conflits en Palestine, en Tchétchénie et en Irak. Il est certainement souhaitable que les pays occidentaux s'investissent davantage dans la résolution de ces conflits, mais il ne faut pas croire que les terroristes cesseront soudainement leurs activités une fois que les Palestiniens auront leur État.

Il ne faut pas croire davantage que le terrorisme disparaîtra une fois que le problème de la pauvreté dans le monde sera réglé. Les membres d'al-Qaïda et les autres groupes terroristes islamistes sont engagés dans une lutte contre l'Occident et tout ce qu'il représente. Ils sont au-dessus des questions de justice entre les peuples.

Bien sûr, si le monde était moins injuste, les terroristes pourraient perdre graduellement leur appui populaire et, sans cet appui, ils ne pourraient peut-être pas se cacher et se «régénérer» aussi aisément. Mais il faut aussi considérer la chose suivante: si nous vivions dans un monde moins sympathique aux idéologies intolérantes, arriérées et erronées, les extrémistes seraient plus facilement identifiables.

Chose certaine, pour l'instant, il faudra s'habituer à vivre avec la menace constante d'un nouvel attentat. Il faut aussi s'assurer que le terrorisme n'accaparera pas toute notre attention. En effet, pendant que les terroristes tuaient 52 Londoniens jeudi dernier, le même jour, un peu partout dans le monde, la pauvreté et la famine tuaient 30 000 enfants...

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