Projet de société
Les grands ténors de la privatisation sont engagés dans la promotion d'un État amaigri, résolument ouvert à la libre circulation des biens et des services; ils voient là le salut pour tout le monde.
Ces mêmes ténors ont sans doute négligé de voir les conséquences d'un tel engagement lors du récent épisode de la hausse de l'électricité en Ontario aux prises avec la canicule qui a affecté les gens de la province voisine, le mois dernier.Les lois du marché — logique capitaliste oblige — font que plus la demande augmente, plus les prix exigés grimpent à leur tour. Tout comme les prix de l'essence qui ont spontanément augmenté juste avant le début des vacances de la construction au Québec.
Cette hausse de l'électricité n'a probablement pas dérangé beaucoup les foyers qui peuvent se payer des climatiseurs; elle a affecté les gens à faible revenu qui ont dû payer plus cher pour cuire leurs aliments, laver leur linge et leurs enfants; elle les affectera encore davantage, cet hiver, quand l'électricité augmentera à mesure que le froid se fera plus cinglant.
Ce principe capitaliste est tout à fait contraire aux valeurs de partage que professent nos sociétés et au rôle d'un État qui se veut au service de tous ses citoyens et citoyennes, dispensant les services répondant aux nécessités vitales de sa population, prioritairement celles des plus faibles, des plus pauvres.
Devant ces promoteurs de la privatisation, qui sont souvent ceux et celles qui réclament des impôts toujours plus bas, toute personne de bonne volonté se voit acculée à un choix: travailler et voter pour une société qui assure à tous ses membres ses besoins essentiels, ou favoriser une société qui assure aux entreprises la liberté de faire toujours plus d'argent, même en tirant avantage des besoins essentiels de ses membres les plus vulnérables.