Durant un match, regardons-nous agir!

«Il faudra des lois, certes, mais surtout une mobilisation des différents acteurs du milieu sportif dans la mise en place de conduites favorables à la pratique sportive pacifique», estime la directrice générale de l'Institut Pacifique, Shirlane Day.
Photo: Tunart «Il faudra des lois, certes, mais surtout une mobilisation des différents acteurs du milieu sportif dans la mise en place de conduites favorables à la pratique sportive pacifique», estime la directrice générale de l'Institut Pacifique, Shirlane Day.

Insultes et agressivité dans les estrades : les incidents rapportés dans les arénas du Québec se multiplient honteusement dans l’actualité. Le temps est venu pour tous les acteurs du milieu sportif de passer aux actes afin que l’incivilité et la violence n’y soient plus socialement acceptées.

Au travail, à l’épicerie et ailleurs en société, nous suivons certaines règles de civisme sans les remettre en question. Ce code appris dès l’enfance préserve une certaine harmonie sociale et nous procure un relatif sentiment de sécurité. Ainsi, nous prenons le transport en commun ou nous rendons au parc sans envisager une éventuelle attaque verbale ou physique. C’est du moins ce que le civisme devrait nous assurer.

Or, cette ligne invisible, majoritairement respectée, est trop souvent franchie allègrement durant les matchs sportifs, toutes disciplines et tous niveaux confondus ! Les incivilités, la violence et la discrimination surviennent sur la glace ou sur le terrain, mais bien davantage encore du côté des spectateurs. Il s’agit d’une tendance lourde tristement observée qu’il faut s’empresser de renverser.

Il faudra des lois, certes, mais surtout une mobilisation des différents acteurs du milieu sportif dans la mise en place de conduites favorables à la pratique sportive pacifique. Les parents et spectateurs sont parmi les premiers concernés, car c’est aussi avec eux que les jeunes athlètes apprendront l’esprit sportif dans toute sa noblesse.

À bonne distance de l’action, contrairement aux jeunes joueurs, les spectateurs ont d’autant plus la responsabilité de montrer l’exemple en les encourageant avec enthousiasme et respect. Ils ont également le devoir d’intervenir dans l’intérêt du jeune joueur et surtout de ne pas le priver des bénéfices liés à la pratique d’un sport, dont le développement de l’estime de soi et celui du sentiment d’appartenance.

À l’inverse, l’incivilité des spectateurs peut causer des torts considérables chez le jeune athlète : diminuer sa confiance et induire en lui la peur de faire une erreur. Est-il nécessaire de rappeler que ce jeune, qui tente de marquer un but sous nos yeux, est d’abord un être humain en train de se construire ? Il semblerait que oui.

Reconnu par l’UNESCO et nommé partenaire émérite de la lutte contre l’intimidation par le gouvernement du Québec, l’Institut Pacifique se positionne pour favoriser une saine compétition dans le sport récréatif, mais demeure convaincu que sa pratique peut être rapidement exempte de violence avec des outils rigoureux et efficaces à l’instar du programme Le sportif pacifique, implanté dans certains arénas et autres lieux sportifs.

Au prochain match, regardons-nous agir dans les estrades et rappelons-nous que le sport est un jeu !

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