Aide efficace aux sidéens

Les pays fortunés peuvent et doivent fournir une assistance aux pays pauvres dans leur lutte contre le sida. Il semble que les gouvernements des pays riches tardent à comprendre alors que, après 20 ans de sourde oreille, les laboratoires pharmaceutiques consentent peu à peu à des baisses de prix importantes de leurs traitements et à une tolérance envers les copies de ces médicaments.

Lors du dernier G8, le gouvernement canadien a tout de même annoncé une contribution intéressante à la recherche contre ce virus qui tue actuellement une personne toutes les 11 secondes. Il est cependant trop timide lorsqu'il s'agit d'augmenter efficacement le budget d'aide au développement, dont une somme importante pourrait être consacrée au traitement des gens atteints.

Je trouve inquiétant de laisser ainsi se détériorer la situation puisque, lorsque nous la gérons bien, l'aide fait progresser la situation mondiale. Par exemple, un programme administré conjointement par Care Canada et Care Afghanistan permet actuellement à 25 000 étudiants afghans, dont 40 % sont des filles, de fréquenter l'école. Ce grand pas en avant, puisque le taux de scolarisation des filles dans ce pays se situe à environ 14 %, ne nécessite qu'un financement d'environ 16 $ par élève.

Autre exemple, ailleurs l'aide permet d'informer les populations locales d'un récent progrès leur permettant de fabriquer à partir de produits disponibles sur place, tels le riz et l'orge, des thérapies de réhydratation orale.

Une utilisation d'environ 5 % de l'excédent budgétaire canadien anticipé l'an prochain pour augmenter le budget d'aide internationale serait réaliste et approprié dans le contexte mondial actuel et permettrait aux Canadiens de contribuer à davantage de réussites.

Tant de personnes n'ont pas accès à des services sociaux de base et ont besoin d'une telle aide alors que les gouvernants des pays riches ne leur parlent que de commerce et d'investissement. L'épidémie mondiale du sida ne fait que progresser et le Canada, en matière d'aide internationale, loin de se démarquer, se contente d'un piètre classement au rang des pays donateurs. Que faut-il penser de ce choix?

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