Médecins, nous n’avons pas honte de notre profession

Ces dernières semaines, le salaire des médecins et les hausses négociées par la FMSQ et la FMOQ font les manchettes, de manière plutôt négative. En effet, l’enjeu salarial des médecins semble indissociable de la pratique médicale en soi. On voit d’ailleurs apparaître depuis quelques années, et d’autant plus à la lumière des dernières négociations menées entre le MSSS et les fédérations médicales, le fameux «Doctor Bashing». Les propos péjoratifs se multiplient et se répercutent concrètement dans la relation des médecins avec leurs patients, mais également chez l’ensemble du corps médical, touchant même les étudiants en médecine.
Certains d’entre vous ont possiblement lu récemment une lettre publiée dans Le Devoir où un étudiant affirmait sa honte envers la communauté médicale québécoise. Plusieurs médecins sont également sortis dans les médias dans la même lancée, critiquant les ententes conclues par le gouvernement et les syndicats médicaux.
Loin de nous est l’idée de critiquer les positions défendues par ceux qui dénoncent la situation ni le travail réalisé par ces syndicats. Toutefois, la Fédération médicale étudiante du Québec, qui représente la voix des 4200 étudiants et étudiantes en médecine de la province, désire clarifier une chose: les étudiants de la province n’ont pas à avoir honte de la profession qu’ils ont choisie.
Nous n’avons pas honte de notre profession, car pour nous la médecine n’est pas un acte à facturer, mais bien une vocation. Nous n’avons pas honte de consacrer plus de 10 années d’études, d’effectuer de longues heures de stage, de sacrifier d'innombrables soirs et fins de semaine pour nos gardes et d’étudier pour nos examens avec le temps qu’il nous reste, car nous nous réalisons personnellement et professionnellement dans nos études et nos stages. Nous n’avons pas honte de pratiquer la médecine, car le contact que l’on noue avec nos patients, le fait de supporter une personne alors qu'elle se retrouve dans une situation d'extrême vulnérabilité et de lui apporter parfois juste une lueur de réconfort, c’est ce qui nous confirme que nous avons choisi le métier qui nous passionne. Nous sommes fiers d’enfiler notre sarrau blanc jour après jour, car nous désirons nous investir pour défendre la santé de la population et pour contribuer au futur de notre profession. Et ce message, il est partagé par l’ensemble de la communauté médicale.
Certains nous trouveront optimistes voir naïfs. Mais si nous devenons cyniques envers l’avenir de notre profession, nous ne pourrons consentir avec le même degré d’engagement aux sacrifices que notre formation exige. Et c’est la population qui en sera perdante. Nous désirons rappeler à tous que les étudiants en médecine ne sont pas là pour compter les billets, mais bien pour se donner corps et âme à leur vocation : vous soigner. La FMEQ est d’avis qu’il doit y avoir un débat plus ouvert concernant la rémunération des médecins, mais nous demandons à ce qu’il reste respectueux envers chacune des parties, autant au sein du corps médical que sur la place publique. Réfléchissions ensemble sur l’avenir du système de santé, plutôt que de tirer toujours plus fort chacun de notre côté. Faisons-le pour nos patients.