Libre opinion: Otage en Irak pour l'amour des enfants

Cher Fadi. Ces jours-ci, des personnes en Irak te retiennent en otage. Je crois important de t'écrire pour t'encourager dans ce moment difficile et t'aider à trouver la détermination de poursuivre ta route. J'espère que bientôt quelqu'un pourra porter cette lettre jusqu'à toi et qu'elle te fera du bien.

Je me permets aussi de souligner combien j'admire l'ensemble de ton travail auprès des enfants d'ici et maintenant de là-bas. Ces enfants à qui tu sais apporter des soins, de la nourriture et de l'eau, tu n'as jamais hésité à les assister, à les secourir, à faire qu'ils puissent avoir un espoir dans leur vie. Pour en faire ta vie, ton métier, tu as décidé d'étudier le travail social, les sciences humaines appliquées, à l'université Concordia de Montréal, en explorant les cultures, les souffrances et les moyens de les aider à trouver un futur.

Déjà, quand tu étais étudiant, tu nous apprenais à nous ouvrir aux autres et à comprendre qu'ils sont humains avant tout. Humains, pour toi, cela signifie respecter les cultures, les religions, les modes de vie et la société dans laquelle ils vivent tout en leur donnant le goût d'arriver à avoir une meilleure vie pour eux-mêmes et pour les leurs.

Je ne t'ai jamais vu juger les autres, sauf si c'était parce que cette personne blessait ou privait un enfant de pouvoir vivre. Sur ce sujet, tu sais trouver la diplomatie et les ressources qui vont aider les enfants. Tu as toujours été d'un seul parti, celui des enfants souffrants, et ceci rend ton travail universel, indépendant des guerres et des pouvoirs. C'est le seul parti que tu acceptes pour eux. C'est ta mission moderne qui est humanitaire dans le sens pur du mot, celle qui n'a pas de politique ou de préférence religieuse.

Il y a longtemps que nous nous sommes vus car, dès la fin de tes études, tu as quitté Montréal pour être libre d'aider les enfants qui avaient vraiment besoin de toi. L'amour que tu as pour eux, c'est l'amour que tes parents t'ont apporté et enseigné, comme je l'ai vu dans leurs yeux à la télévision. Je les avais déjà rencontrés à une petite fête de retrouvailles chez toi, il y a des années, je les salue au passage, ils voudraient bien t'éviter des souffrances et des incertitudes.

Depuis, j'imaginais bien que tu poursuivais ta mission quelque part: que tu aides les petits enfants irakiens pour le compte du Comité international de secours n'a rien de surprenant, c'est une vraie mission pour toi.

Ici, c'est la fête du renouveau et du printemps. J'imagine que, comme tous les peuples de la Terre, ceux d'Irak souhaitent aussi ce renouveau comme je le souhaite. Tu es déjà un Canadien porteur de la paix nouvelle à ta façon et je suis certain que plusieurs autres Canadiens veulent te soutenir à leur façon dans cet espoir. C'est le moment pour toutes les personnes de partout de montrer leur volonté pacifique à ce que le renouveau arrive.

Le plus curieux est que tu apportais sûrement plus de renouveau et d'aide pour les enfants de la terre d'Irak en faisant ton travail qu'en étant privé de le faire. Je souhaite que ceux qui peuvent t'aider et te secourir trouvent les moyens d'apporter ce renouveau en Irak et sachent t'aider à te faire libérer, qu'ils soient Canadiens, Irakiens ou d'un autre pays.

Je reste déterminé et convaincu que tu seras libéré sous peu, que tu sauras porter ton aide encore plus loin. En nous souhaitant à tous des années de paix et de sérénité, je t'invite à demeurer tenace et déterminé à venir nous voir bientôt.

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