Lettres: Pour une « approche commune » Québec-Canada

Dans la page Idées du Devoir du 6 avril dernier, le ministre québécois Benoît Pelletier expliquait «l'entente de principe d'ordre général, mieux connue sous le nom d'"approche commune"» et signée avec quatre communautés innues. Il écrit entre autres ceci: «En démocratie, une parfaite égalité des droits individuels équivaut parfois à condamner une minorité à la disparition. Nous, Québécois, sommes bien placés pour le comprendre. Par conséquent, la Constitution canadienne et les chartes des droits reconnaissent certains droits collectifs aux minorités, leur permettant ainsi d'assurer leur survie. C'est le cas des droits ancestraux des autochtones.»

En effet, «nous, Québécois, sommes bien placés pour le comprendre». Car la Charte canadienne des droits et libertés que Trudeau a imposée au Québec en 1982, lors du rapatriement unilatéral de la Constitution canadienne, ne reconnaît pas de droits collectifs à la minorité francophone au Canada, concentrée au Québec, qui pourraient lui permettre d'assurer sa survie. Trudeau lui-même l'a avoué en 1990: la Charte «contient des dispositions pour protéger certaines collectivités minoritaires [...], "les peuples autochtones du Canada" [...] et [...] "la valorisation du patrimoine multiculturel des Canadiens". [...] Quant à la Charte, à l'exception des deux cas mentionnés [...], elle cherche à définir les droits exclusivement en fonction de la personne plutôt que de la collectivité [...]. Chose notoire, cette préférence est maintenue même quand il s'agit des langues officielles: ce ne sont pas les groupes linguistiques qu'elle protège, ce sont les individus dans leur droit d'utiliser l'une ou l'autre langue» (Les Années Trudeau - La recherche d'une société juste, page 388).

À quand une approche commune Québec-Canada?

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