Le marché du carbone: une logique efficace

Le 7 avril, la Commission de l’écofiscalité du Canada a publié un document intitulé La voie à suivre où elle recommandait notamment que tous les gouvernements provinciaux mettent en oeuvre des politiques pour la tarification du carbone. L’Ontario se range aussi derrière cette conclusion et a annoncé le 13 avril qu’elle rejoint le Québec et la Californie au sein du marché du carbone de la Western Climate Initiave. La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) a donné son appui au marché du carbone dans la mesure où il y aurait plus de joueurs qu’actuellement. La FCCQ se réjouit donc de cette décision pour plusieurs raisons.

Longtemps considérées comme le poumon économique du Canada, les provinces du Québec et de l’Ontario ont une longue feuille de route en matière de collaboration. Une entente a d’ailleurs été conclue en novembre concernant l’échange saisonnier d’énergie électrique. Cette entente permettra à l’Ontario de limiter sa production d’électricité à partir de combustibles fossiles en période de pointe, ce qui engendrera une réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).

La libre circulation des biens, des services et des personnes entre nos deux provinces contribue à augmenter la fluidité et la quantité des échanges commerciaux. Cette nouvelle collaboration ouvre la voie à un leadership national et élimine du même coup toute possible distorsion de marché dans les régions limitrophes de l’Ontario et du Québec. Un axe commercial fluide et basé sur des règles similaires est garant d’une concurrence économique saine reposant en bonne partie sur les secteurs manufacturier, des ressources naturelles et du transport.

Notre fédération appuie les mécanismes de marché qui représentent l’une des solutions aux problèmes environnementaux. Dans le passé, le problème des pluies acides a été attaqué selon cette logique et les résultats ont été probants. Le marché du carbone a l’avantage d’être flexible pour les agents économiques, qui peuvent choisir la solution la mieux adaptée pour réduire leurs émissions. Ils peuvent donc réduire leurs émissions à la source, acheter des crédits compensatoires ou encore acheter des crédits d’émission d’autres entreprises qui ont choisi de réduire leurs émissions.

En rejoignant le Québec et la Californie, l’Ontario crée un marché dans lequel plus de 61 % de la population canadienne sera engagée. Cette collaboration envoie un signal politique et économique clair : le succès passera à l’avenir par l’innovation et par une économie plus faible en carbone. Les montants prélevés grâce au marché du carbone permettent aux gouvernements d’investir dans des mesures innovantes qui réduisent les GES et qui augmentent la compétitivité des entreprises en diminuant leur consommation d’énergie.

Plus que jamais, l’économie doit être développée de façon durable. Le marché du carbone a fait l’objet d’une grande acceptabilité sociale au Québec et la FCCQ est convaincue que les citoyens de l’Ontario sont prêts, eux aussi, à pousser à la roue. Ils ont tout à gagner à le faire.

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