PKP est loin d’être le pire employeur de l’histoire!

Effrayés et tétanisés par la candidature de Pierre Karl Péladeau dans Saint-Jérôme pour le PQ, tout ce qui compte de fédéralistes, de syndicalistes réactionnaires et de gauchistes de salon montent actuellement aux barricades et, poussant les accusations plus que tous les autres, Françoise David ajoute qu’il s’agit d’une « candidature odieuse pour le pire employeur du Québec ».

 

C’est totalement faux. N’en déplaise à tous ceux qui se plaisent à colporter les informations véhiculées depuis des lustres par les journalistes syndiqués, affiliés au puissant syndicat de la CSN. Entre confrères, on protège ses privilèges. Je le sais. J’étais là et je l’ai vécu !

 

Tout d’abord, je veux rappeler que PKP veut réaliser le rêve de son père, Pierre, un homme de coeur, un entrepreneur comme le Québec devrait en compter beaucoup plus. Cet homme, qui n’avait pas peur de la souveraineté, a non seulement donné du travail à René Lévesque quand ce dernier en avait besoin, mais il a aidé financièrement le PQ dans les années 70, quand la GRC fédérale faisait des perquisitions dans les locaux des Messageries dynamiques de M. Péladeau pour voler la liste des membres du PQ !

 

Un homme qui n’a pas eu peur, contrairement aux autres employeurs, de donner leur chance à d’ex-felquistes à qui il a fait confiance et qui ont pu faire carrière dans les médias. L’un d’eux, Jean-Denis Lamoureux, est même devenu directeur des communications du cabinet du premier ministre René Lévesque après avoir été directeur général au Journal de Québec.

 

Mais revenons aux accusations contre Pierre Karl. Quand je suis arrivé au Journal de Montréal à la fin des années 80, la première chose qui m’a surpris et choqué fut le fait que, dans la salle de rédaction, les chefs de pupitre parlaient beaucoup plus de leurs actions en Bourse et de leurs investissements immobiliers… que d’information. Je n’en revenais tout simplement pas.

 

Mais je n’étais pas au bout de mes étonnantes découvertes. Nommé cadre de la rédaction après quelques mois comme journaliste surnuméraire, j’ai rapidement constaté que la convention blindée du syndicat était un gros obstacle à la pratique d’un journalisme efficace. Les journalistes et photographes, qui se plaignaient tout le temps, gagnaient de très très gros salaires — la meilleure convention collective en Amérique du Nord — et avaient droit à un mois et demi de vacances payées par année. En plus des congés de maladie en-veux-tu-en-v’là, des absences syndicales, des libérations sans préavis, bref un fouillis pour tout directeur de l’information qui tente de faire un journal avec des gens professionnels qui ont à coeur leur boulot. Tous ne sont pas à mettre dans le même panier, mais c’était devenu ingérable.

 

Un syndicat tout-puissant

 

Je pourrais vous donner mille et un exemples qui vous feraient dresser les cheveux sur la tête, vous qui devez trimer dur pour gagner votre vie. Non, ces travailleurs, bien assis sur leur gros syndicat millionnaire, étaient devenus des entrepreneurs qui géraient leurs avoirs, leurs absences et leurs congés bien plus que l’information journalistique.

 

Et, à l’imprimerie, au département des pressiers, ce n’était pas mieux : les syndiqués travaillaient environ trois, quatre heures par jour et étaient payés pour huit… et ce n’était jamais assez ! Ils exigeaient même qu’à leur retraite, leurs enfants « héritent » de leur emploi, eux qui avaient le temps de travailler ailleurs tellement ils faisaient peu d’heures au Journal !

 

J’ai aussi vu des téléphonistes aux petites annonces gagner plus de 50 000 $ par année (en l’an 2000) et trouver le moyen de rechigner ! Alors quand j’entends que PKP est le pire employeur du Québec, je dois absolument révéler ce que les autres journalistes n’écrivent jamais, solidarité syndicale oblige.

 

Quand est survenu l’inévitable conflit de travail au Journal de Montréal, les journalistes préparaient une grève générale, forts de leur fonds de plus d’un million et demi. PKP ne leur en a pas laissé le temps. Il a décrété le lockout avant toute possibilité de sabotage au Journal.

 

Le pire employeur au Québec ? J’ai travaillé pour les Péladeau, père et fils, pendant des années et je trouve que c’est odieux de répandre une telle calomnie. Et je le dis en toute liberté, car j’ai quitté le Journal alors que j’étais personnellement en conflit avec la direction (pas l’administration de Québecor, qu’il ne faut jamais confondre avec la rédaction). Nous avons eu un gros litige et, après plaintes officielles en justice et négociations civilisées, j’ai obtenu un règlement de départ très juste et fort satisfaisant.

 

Alors qu’on dise n’importe quoi contre PKP, mais pas que c’est le pire employeur et pas qu’il est sans coeur. Au contraire, je l’ai vu poser des gestes extrêmement humains et pleins de compassion envers des employés malades ou en butte à de gros problèmes qu’il allait visiter à la maison. Et qu’il aidait personnellement à réaliser certains de leurs derniers rêves avant de mourir, mais ça, personne ne l’a jamais dit. Parce que Pierre Karl ne s’en est jamais vanté. Alors avec vos bonnes oeuvres ostentatoires, Thérèse, vous repasserez…

J’ai rapidement constaté que la convention blindée du syndicat était un gros obstacle à la pratique d’un journalisme efficace

À voir en vidéo