La réplique › Du soutien pour l’éolien - Regarder en avant

L'industrie éolienne doit rectifier les faits en réaction à l’éditorial publié par Jean-Robert Sansfaçon dans l’édition du samedi 10 août 2013. Une bonne connaissance de cette industrie permet de corriger ces mythes colportés par certains détracteurs.

 

Les prix

 

La période d’amortissement est un élément déterminant du prix. En se permettant une période d’amortissement allant jusqu’à 120 ans pour ses centrales hydroélectriques, Hydro-Québec peut générer des kilowattheures à bas prix. Il en serait de même pour l’éolien si on lui accordait une telle période d’amortissement. Or, les contrats signés avec les parcs éoliens dictent un amortissement sur 20 ans. Un siècle de différence, ça change considérablement le résultat ! Faites le calcul avec votre hypothèque.

 

En achetant de l’électricité produite par les parcs éoliens, Hydro-Québec obtient certes de l’électricité, mais également des crédits environnementaux pour la production d’énergie verte. Ces crédits peuvent être revendus sur les marchés américains voisins à un prix pouvant atteindre 6¢ le kWh. En ne maximisant pas leur valeur, on gonfle indûment le prix de l’éolien. On commettrait le même raccourci comptable si on additionnait au prix de la bière le coût de la consigne pour la bouteille.

 

Le prix du kilowattheure éolien est compétitif par rapport à celui des autres formes de production si la façon de calculer son coût n’est pas biaisée.

 

Les emplois

 

Il y a 10 ans, une main suffisait pour compter le nombre de personnes à l’oeuvre dans le secteur éolien au Québec. Après la mobilisation populaire contre le Suroît demandant son remplacement par l’éolien, et grâce aux politiques adoptées par les gouvernements qui se sont succédé à Québec, la filière éolienne emploie aujourd’hui 5000 personnes, selon la plus récente étude de la firme Secor-KPMG. Marmen, une entreprise québécoise, est à présent le second manufacturier de composantes éoliennes en Amérique du Nord. L’entreprise québécoise Hydrep est désormais un fournisseur officiel de systèmes de freinages des éoliennes de GE à travers le monde. Des succès, la liste s’allonge chaque année. Toutes ces entreprises contribuent au développement économique du Québec.

 

Le prochain appel d’offres permettra à la filière éolienne de passer au stade ultérieur. Ayant démontré avec brio sa capacité industrielle, le Québec possède à présent les compétences requises pour fabriquer des sections toujours plus complexes d’éoliennes, voire des éoliennes entières. À l’instar de la filière aéronautique, le Québec attire ici des entreprises désireuses de se positionner à l’échelle de l’Amérique.

 

Les surplus

 

Le Québec vit actuellement une période de surplus énergétiques ponctuels, conséquence de la crise économique que nous traversons. Cette situation, nous l’avons déjà vécue en 1970-1975, 1984-1988 et 1999-2001. Toutes ces périodes ont été économiquement difficiles pour le Québec, mais la reprise est venue et les surplus de l’époque sont devenus les moteurs du développement économique d’une décennie. La reprise est à nos portes, Hydro-Québec s’y prépare en investissant 10 milliards de dollars pour répondre aux besoins de nos voisins ontarien et américain.

 

En plus de générer 1,1 milliard de dollars de rentrées fiscales et parafiscales pour le gouvernement, l’éolien fait partie intégrante du repositionnement du Québec dans les emplois de l’économie verte. En supportant et en investissant dans ce secteur, c’est tout le Québec qui s’enrichit.



Jean-François Samray - Président-directeur général, Association de la production l’énergie renouvelable du Québec 

 

Réponse de Jean-Robert Sansfaçon

 

Si votre industrie est si autonome et prospère, comment expliquer votre récente sortie publique menaçant le gouvernement de devoir effectuer des mises à pied importantes si jamais il ne donne pas suite de façon urgente à l’appel d’offres de 800 MW supplémentaires annoncé en mai dernier ?

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