Arts et lettre remplacé par culture et communication - Un programme peut changer de nom sans perdre ses lettres de noblesse !

Le programme arts et lettres, après 15 ans d’existence, se remet en question et se renouvelle. Par la même occasion, il change de nom. Fondamentalement, ce programme reste toutefois le même.
Photo: - Le Devoir Le programme arts et lettres, après 15 ans d’existence, se remet en question et se renouvelle. Par la même occasion, il change de nom. Fondamentalement, ce programme reste toutefois le même.

Lorsqu’un changement s’annonce, la première réaction est la résistance et, avant même d’avoir étudié ce changement, on commence en tout premier lieu par le condamner !


Le programme arts et lettres, après 15 ans d’existence, se remet en question et se renouvelle. Par la même occasion, il change de nom. Les professeurs ont été consultés et celles et ceux qui ont réfléchi à la réécriture du programme ont longuement discuté autour du choix des mots.


Culture et communication ! Quel vilain nom ! Quelle trahison ! Le mot lettres a disparu ! Damnation ! Le mot arts itou ! Les deux remplacés par un terme générique qui faisait frémir d’horreur Goebbels : culture ! Et par un autre mot souvent utilisé, mais souvent trahi : communication ! Car trahison il y a eu dans l’article que nous avons lu dans Le Devoir du 8 mai 2013 à propos de ce « nouveau programme ».


Bien que la plupart d’entre nous, professeurs des départements concernés (français, arts et langues), n’aient pas participé de très près au travail de réécriture du programme, nos départements ont souvent été informés de ce qui se passait grâce à nos collègues qui, eux, y travaillaient.


Ces derniers, après le moment inévitable de la résistance au changement, se sont jetés avec coeur dans cette aventure qui consiste à faire peau neuve ou, mieux encore, à faire du neuf avec du vieux. Parce que, fondamentalement, ce programme reste le même. Il y est toujours question d’arts et de lettres, de la culture en somme, avec une perspective historique, qui existait déjà, mais dont la présence est justifiée par la notion d’héritage. L’héritage culturel est encore au centre de ce programme modifié qui cherche toutefois à réfléchir au renouveau que connaissent les arts et les lettres en lien avec les médias actuels de production et de communication, tout en ouvrant aussi les horizons à la diversité culturelle contemporaine ! Le monde a changé, la culture aussi !


Par ailleurs, les professeurs qui ont enseigné en arts et lettres enseigneront aussi en culture et communication. Ce seront les mêmes professionnels enthousiastes et passionnés ; personne ne les aura mutilés ou lobotomisés pour leur enlever les lettres et les arts du coeur et de la tête.


Nous sommes en fin de session. Nous sommes épuisés, mais heureux. Ici, à Rimouski, nous avons assisté à une pièce de théâtre, à un lancement des livres produits par nos étudiantes et nos étudiants, à des vernissages ! Les professeurs qui les ont encadrés ont travaillé d’arrache-pied et leurs élèves se sont montrés dignes de tout ce dévouement ! Ce n’est pas en changeant deux mots ni en modifiant le programme dans le but de le renouveler que cette passion disparaîtra !


De plus, en oeuvrant au sein de la communauté collégiale depuis des années, après avoir connu et vécu des réformes et des changements de programmes, nous avons pu faire le constat suivant : laissez les professeurs prendre dans leurs mains un programme et ils le transformeront en quelque chose de beau, car ce sera significatif et formateur !


Tout ce que cet article paru dans Le Devoir nous montre, c’est qu’une meilleure culture de la communication serait aussi à développer (que ce soit dans les journaux ou sur Facebook) afin d’apprendre à ne pas porter de jugements dévastateurs avant d’avoir étudié une question à fond !


 

*Annie Perron, Claude Gaudreau, Jacqueline Chénard, Nathalie Pelletier, Jennifer Caylor, Annick Demalsy, Catherine Paradis, Danièle Grenier, Jean-Marc Bélanger, Marie-France Pesant, Catherine Cloutier, Louise Beauchamp, Jean Simard, Jacinthe Poirier, Esther Morrissette

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