Lettres: La francisation pour les nuls

Les nuls en préparation des repas recourent aux plats cuisinés. Les édentés se nourrissent d'aliments prédigérés.

Et voilà que pour maintenir tout juste l'usage du français au travail chez les nouveaux arrivants à Montréal, le Québec ne s'en tire qu'en sélectionnant massivement des immigrants déjà francisés. Car disons-le bien, les analystes de Statistique Canada eux-mêmes reconnaissent que c'est à une forte hausse de la proportion d'immigrants maghrébins connaissant le français avant leur arrivée au Québec qu'on doit le statu quo pour notre langue officielle au travail chez les immigrants dans la métropole. Ce que démontrent donc les tout récents chiffres du recensement, c'est que le marché du travail montréalais actuel francise moins qu'en 2001. Bref, même un demi-siècle après l'indépendance de l'Algérie, du Maroc, de la Tunisie et tutti quanti, le passé colonialiste de la France fait davantage progresser le français comme langue du travail à Montréal que notre propre loi 101. Avis à nos législateurs: dans sa forme actuelle, la Charte québécoise de la langue française est manifestement au bout de son rouleau.

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