Lettres: Du cochon à l'école...
Il est inconcevable que la Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ) doive se tourner vers l'industrie privée (notamment la Fédération des producteurs de porcs du Québec) pour obtenir le financement nécessaire à ses activités. Ne serait-il pas plus pertinent de préserver l'indépendance de cet organisme en faisant en sorte qu'une part des subventions gouvernementales aux commissions scolaires ou, pourquoi pas, à l'industrie porcine (en moyenne 60 $ par cochon) soit redirigée vers la FCPQ?
Sachant qu'on élève 7,4 millions de porcs au Québec et que 40 % d'entre eux (selon les chiffres conservateurs du MAPAQ) sont écoulés sur le marché extérieur, un simple calcul nous permet de conclure que 177 millions de dollars donnés en subventions aux producteurs de porcs (et plus précisément aux intégrateurs) servent à rendre le prix du porc québécois compétitif sur le marché extérieur, et ce, au détriment de notre environnement. Certains diront que l'industrie du porc, bien que polluante, crée de l'emploi. En effet, au total, on compte au Québec 1800 fermes porcines et 8000 employés dans l'industrie de la transformation. Imaginons qu'on abolisse complètement l'industrie porcine et qu'on redistribue les subventions gouvernementales aux fermiers et aux employés: chacun d'eux recevrait un salaire de 45 000 $, et il resterait encore amplement d'argent pour financer adéquatement la FCPQ!Mais soyons sérieux: c'est au ministère de l'Éducation de s'assurer de l'indépendance financière de la FCPQ. En effet, les commissions scolaires bénéficient de budgets substantiels qui servent trop souvent à engraisser des bureaucrates éloignés des réalités scolaires. Rappelons qu'un processus de mobilisation parentale et citoyenne dans les structures scolaires exige que des sommes soient allouées afin de soutenir des idées progressistes et des actions idoines en leur assurant l'indépendance nécessaire. Dans un ordre d'idées élargi, on pourrait peut-être enfin entendre parler de solutions de rechange à la consommation de viande, notamment du végétarisme, plutôt que de courir après des animaux dont l'élevage hypothèque la planète et affame la plus grande partie de la population mondiale.