Lettres: Le bilinguisme de Bell

En lisant que Gilles Rhéaume veut mettre Air Canada en tutelle, je me suis dit qu'il serait intéressant de parler de l'aventure que j'ai vécue en passant par l'aéroport de Toronto, avec Air Canada, en revenant de France le mardi 8 janvier dernier. Pour ma part, je n'ai pas tenté le diable: à toutes les personnes travaillant pour Air Canada, j'ai dû parler anglais. Pensant surtout à ne pas rater ma correspondance pour Montréal, je me suis dit: tant pis. Toutefois, j'ai commencé à pomper un peu quand, tranquillement, j'ai constaté que personne, même aux douanes, ne pouvait me parler en français. Ma correspondance étant encore ma priorité, je me suis «dédouané» en anglais.

Mais le comble a été atteint quand j'ai voulu téléphoner à mon père pour lui dire que nous allions être en retard. Voulant faire un appel à frais virés sur un appareil de Bell Canada (je n'avais pas de carte d'appel), il a été impossible d'entendre le moindre message en français pour les frais virés: aussitôt le message d'entrée passé («Pour porter les frais... », bla bla bla) et ma sélection d'appel à frais virés faite, on est retourné à l'anglais. Super! Je ne suis pas certain que mon père, qui comprend à peine l'anglais, aurait dit yes et accepté les frais...

Mais la meilleure est pour la fin: j'ai finalement appelé la téléphoniste pour avoir du service en français. Une personne m'a répondu en anglais. Je lui ai dit vouloir du service en français. Qu'a-t-elle fait? Elle m'a transféré à une autre personne qui m'a répondu en anglais mais qui comprenait le français et m'a fait passer un message («Interurbain Bell... », bla bla bla). Ça m'a pris 10 minutes pour réussir à faire ça, et il me restait à peine 20 minutes pour attraper ma correspondance. Pour moi, ce n'est pas Air Canada qui devrait être en tutelle, c'est le Canada au complet! Shame on you, bilingualism!

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