Lettres: Se plaindre le ventre plein
Les régions centrales se plaignant de l'iniquité des mesures fiscales destinées aux régions-ressources devraient regarder les deux côtés de la médaille. Le nombre de facteurs favorisant les régions centrales est bien plus élevé.
Avec leurs revenus per capita plus élevé, les régions mieux nanties reçoivent toujours plus que leur part des baisses générales d'impôts et de taxes des deux gouvernements. Les contrats gouvernementaux dans les régions-ressources sont plus souvent attribués à des entreprises des régions centrales que l'inverse. Bien d'autres facteurs favorisent les régions centrales.Les Montréalais y trouveraient aussi leur compte en ce qui concerne leur qualité de vie si nous occupions mieux notre territoire, car emmener tous les Québécois(es) à Montréal augmenterait le coût du logement, les bouchons de circulation, la pollution de l'air, etc.
L'exode vers les grands centres coûte des milliards aux trois paliers de gouvernements en construction d'infrastructures (routes, ponts, viaducs, écoles, hôpitaux, etc.). Les 60 millions annuels pour garder les gens dans les régions-ressources coûtent démesurément moins cher à l'État que les milliards attribuables à l'exode. Bref, quand on regarde l'ensemble des facteurs, ce sont plutôt les régions-ressources qui devraient hausser le ton...
Quant à l'argument voulant que les politiciens appuient l'aide aux régions-ressources pour gagner des votes puisque les régions centrales ont plus des deux tiers des députés, ces politiciens font plutôt preuve de courage, d'après moi.