Lettre à Stephen Harper - De retour d'une réunion des pays du Commonwealth en Ouganda, vous vous dites fier d'avoir réussi à rallier le plus grand nombre autour d'une entente comprenant tous les grands émetteurs de gaz à effets de serre, notamment l'Inde.

Vous avez pourtant porté le clairon et sonné la charge anéantissant lentement mais sûrement plus de 15 années d'efforts soutenus de la part d'une majorité de pays occidentaux, efforts qui, jusqu'à votre insoutenable croisade, permettaient à tous de garder un certain optimisme.

Vous opposez des enjeux économiques régionaux et sectoriels à tous les autres, nationaux, auxquels une large majorité de Canadiens souscrit. Et vous vous obstinez à ne pas voir les conséquences d'une telle attitude.

Les industriels, chercheurs, ingénieurs, consultants et investisseurs vont développer des solutions novatrices, utiles pour maintenir notre place de chef de file dans le domaine des technologies environnementales dans le monde, à la condition qu'un signal clair soit donné. Mais vous ne le donnez pas. Au contraire, vous nous précipitez tous vers le bas, nivelant vos attentes au niveau des pays émergents plutôt que d'agir en leader inspirant.

Notre notoriété à l'échelle internationale est en jeu. Notre crédibilité, non seulement en tant que nation mais également en tant qu'entrepreneurs, est en jeu. Notre capacité à saisir les occasions d'investissements dans les mécanismes d'échanges de crédits et autres est en jeu. Et vous, vous êtes fier. Mais soyez sérieux: quelle gloire peut-on revendiquer pour avoir obtenu une entente, aussi large soit-elle, sans le moindre objectif? M. Harper, vous êtes désespérant!