Lettres: Le défi québécois
Nous sommes tous interpellés par l'élection de Stéphane Dion à la tête du PLC. Que l'on s'en réjouisse ou pas, cette attitude n'est qu'à la périphérie des vraies questionnements.
Qui sommes nous maintenant et qu'est-ce que nous voulons devenir? Là se situe désormais le vrai débat et l'essentielle inquiétude. M. Dion a lui-même les mêmes interrogations à se poser, dans une attitude d'ouverture et d'accompagnement de chacun d'entre nous. Si, par une triste attitude de reconnaissance envers les provinces anglophones qui l'ont propulsé à la tête du Parti libéral, il persévère dans une attitude de fermeture et de rigidité devant les aspirations du Québec, il va lentement creuser sa propre tombe et risquer en même temps d'accroître le désir d'émancipation et de souveraineté des gens qui habitent ici depuis toujours ou de ceux qui, pour diverses raisons, ont décidé de les accompagner. Rien n'est encore figé en ce qui concerne l'avenir du Québec au sein du Canada et les chemins de la réconciliation ne sont pas fermés. Fondamentalement, nous sommes à la recherche d'esprits curieux, intelligents et ouverts qui vont oser quitter les voies des trop faciles certitudes et inviter les uns et les autres à quitter leur retranchement pour patiemment rebâtir un sérieux dialogue allant au-delà des perceptions trop négatives que nous avons des uns et des autres. Le pays, avant d'être brisé, mérite de chacun d'entre nous que nous nous parlions sans arrière-pensée.***
Jacques Léger, Montréal, 3 décembre 2006