Lettres: La planète en danger

Monsieur Michel David,
Votre chronique du 28 novembre dernier («La Planète subventionnée») m'a interpellé non seulement en tant que membre de Québec solidaire, mais également en tant que citoyen. La lourdeur des procédures lors de notre congrès ne nous a pas permis de discuter de certains sujets importants, j'en conviens et je vous en avais fait part. Je vous avais également fait mention de la sévérité de vos propos concernant le programme de Québec solidaire.

J'aimerais revenir sur cette question. Il y a une certaine limite, je crois, à quantifier un programme politique. Par exemple à combien évalue-t-on les coûts associés à la délinquance et à la criminalité occasionnés par la pauvreté? Si on prétend faire un exercice comptable précis, on devrait déduire ces coûts de ceux investis dans les programmes sociaux. Mais cela n'est pas quantifiable. Combien peut-on économiser en soins de santé si on investit plus en prévention? Un plus grand accès à la scolarité n'amènera-t-il pas une main-d'oeuvre plus qualifiée et en plus grand nombre?

Il est temps de se donner une vision à long terme pour un Québec de justice sociale et d'équité. Pour y arriver nous devrons, entre autres choses, lutter contre l'évasion fiscale et revoir les paliers d'imposition, et mieux contrôler nos ressources naturelles, ce que vise Éole Québec. On peut bien caricaturer Québec solidaire de vouloir faire payer les riches, mais, à l'heure actuelle, personne d'autre n'offre de réponse pour contrer l'augmentation du fardeau fiscal des plus démunis et de la classe moyenne. Après le déficit zéro et les compressions en santé et en éducation du PQ, le Parti libéral a bouclé la boucle en imposant les conventions collectives à la baisse dans le secteur public.

La planète subventionnée dites-vous, je dirais plutôt la planète en danger.

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Le 1er décembre 2006

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