Lettres: Télévision: et le public?
Les chaînes de télévision, généralistes ou spécialisées, sont présentement à discuter devant le CRTC (Conseil de la radio et de la télévision du Canada) du financement futur de leurs entreprises. À ce jour, deux grands modes de fonctionnement existent: 1- financement public (taxes) ou privé (publicité) pour les généralistes (Radio-Canada, TVA, TQS, etc.); 2- frais d'abonnement (câble) pour les spécialisées (RDS, CTV, MuchMusic, etc.). Conséquence pour les consommateurs: gratuité d'accès aux premiers, abonnement payant aux seconds.
***Roch-André LeBlanc
Ottawa, le 28 novembre 2006
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Les chaînes généralistes demandent au CRTC de changer cet état de chose, soit d'ajouter à leur financement actuel une partie des frais d'abonnement perçus par les câblodistributeurs pour les chaînes spécialisées. Effet hautement prévisible d'une telle demande: disparition de la gratuité de toutes les chaînes généralistes et, partant, augmentation substantielle des frais de câblodistribution. Sans parler du double fardeau (taxes et frais de câble) quand il s'agit des chaînes d'État, soit Radio-Canada et CBC. Le point de vue des consommateurs abonnés, comme trop souvent d'ailleurs, semble absent du débat: cochons de payeurs un jour, cochons de payeurs toujours! Une suggestion au CRTC alors: si jamais cet organisme va dans le sens du financement demandé (ce qui impliquerait un abonnement pour tous au câble afin de capter quelque chaîne que ce soit, généraliste ou spécialisée), qu'il permette au moins aux téléspectateurs de ne s'abonner qu'aux chaînes les intéressant, sans avoir comme aujourd'hui à payer des forfaits comprenant des chaînes dont ils ne veulent pas (parlez-en aux francophones ou aux francophiles hors Québec!). Si la logique des affaires doit prévaloir, que ce soit autant pour les entrepreneurs que pour les consommateurs.