Libre-Opinion: Pauvreté et exclusion : un défi collectif

La pauvreté, l'insécurité économique, la maladie, la perte d'un emploi, l'incapacité de franchir le mur des préjugés, la répétition des échecs dans nos démarches vers l'autonomie et dans la réalisation de nos rêves sont autant de drames humains que nous côtoyons tous, de près ou de loin, auxquels nous ne pouvons demeurer insensibles.

En ce sens, la société québécoise a fait un pas important en appuyant unanimement la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale. Toutefois, ce défi ne saurait reposer sur la seule responsabilité de l'État. Il exige également la mobilisation de l'ensemble de la société et des intervenants socioéconomiques.

C'est pourquoi, dans le cadre de la Journée mondiale du refus de la misère qui a lieu aujourd'hui le 17 octobre, je me permets de lancer un appel à la générosité et à l'empathie des entreprises et citoyens afin qu'ils s'impliquent davantage, de façon durable et solidaire, dans ce défi collectif qui se veut certes exigeant, mais réalisable.

Comme société, nous devons nous questionner sur les gestes que nous pouvons effectuer afin d'améliorer la qualité de vie de milliers de personnes qui osent croire en un avenir meilleur. Nous devons particulièrement nous questionner sur la présence d'autant de pauvreté chez nos enfants qui ne demandent qu'une chance de se développer dans la mesure de leurs talents et de leurs aspirations.

Même s'il n'existe pas de recette magique pour vaincre la pauvreté, notre gouvernement prend ses responsabilités et fait, avec l'aide de partenaires, des gestes significatifs à l'égard des familles et des plus démunis, notamment afin d'épargner nos enfants.

Pour parvenir à enrayer ce fléau, nous devons agir de façon structurée et solidaire. C'est pourquoi, notre gouvernement s'est doté, en avril 2004, d'un ambitieux plan d'action sur cinq ans qui consacre 2,5 milliards pour valoriser le travail, prévenir la pauvreté, soutenir les enfants, lutter contre le décrochage scolaire, construire des logements sociaux et finalement, améliorer le bien-être de femmes, d'hommes et d'enfants, qu'ils soient immigrants, issus d'une minorité visible ou handicapés.

Ainsi, collectivement, nous agissons pour que les familles démunies disposent d'une plus grande marge de manoeuvre pour les besoins de leurs enfants. Par exemple, nous distribuons deux milliards de dollars par année à un million de familles par le Soutien aux enfants qui couvre les besoins essentiels des enfants de moins de 18 ans à la charge de leurs parents. En 2006, nous avons doublé les sommes destinées à l'aide aux devoirs et nous avons ajouté 90 millions pour que des ressources accompagnent davantage les élèves en difficulté. Nous investissons plus de 90 millions depuis deux ans pour indexer des prestations d'aide sociale.

En raison des gestes que nous avons faits, le revenu disponible des personnes vivant en situation de pauvreté s'est accru significativement, particulièrement pour les familles avec enfants, qui ont pu voir leurs revenus augmenter de plus de 20 %.

Le Conseil national du bien-être social reconnaît d'ailleurs l'importance du plan d'action dans son dernier rapport alors qu'il cite le Québec en exemple.

Est-ce suffisant? Bien sûr que non, beaucoup reste à accomplir. Pour mesurer le chemin parcouru et pour nous guider, le Comité consultatif de lutte contre la pauvreté définira au cours des prochains mois des indicateurs de pauvreté. Les centres locaux d'emplois demeurent disponibles pour recevoir les personnes à la recherche de soutien et d'aide. Nous devons collectivement aider les personnes éloignées du marché du travail à retrouver la confiance et l'espoir d'un avenir meilleur.

Nous devons remercier collectivement celles et ceux qui, sans relâche, luttent contre la pauvreté et l'exclusion sociale, particulièrement au sein des organismes communautaires présents dans toutes les régions du Québec. Pour continuer de vivre dans une société inclusive où règne une paix sociale, le Québec doit pouvoir compter sur toutes ses forces vives.

À voir en vidéo