Lettres: Un test pour l'avenir des transports en commun

Lors d'un récent débat organisé à l'Université Laval («Les transports en commun face à l'automobile: Québec est-il dans la course?», lundi 25 septembre 2006), Martin Masse, de l'Institut économique de Montréal, soutenait que les efforts et les investissements en vue du développement et de l'amélioration des transports en commun étaient voués à l'échec puisque les automobilistes ne désiraient pas renoncer à leur voiture. Selon lui, il vaut mieux continuer à construire des routes et des ponts, et notamment prolonger l'autoroute 25.

Dans Le Devoir du 3 octobre, il signe un article avec Wendell Cox, réitérant son point de vue: «Malheureusement, on continue de propager l'idée selon laquelle les nouvelles autoroutes font exploser le nombre d'automobilistes alors que les investissements en transports en commun pourraient conduire les automobilistes à abandonner leur voiture.» Plus loin dans l'article, on peut lire ceci: «Avec ou sans investissement dans les transports en commun, le débit de circulation sur les ponts augmentera inévitablement.»

Or les événements récents à Laval sont instructifs quant au choix que font les citoyens lorsque la possibilité de se déplacer en autobus ou en train devient avantageuse. L'engouement des Lavallois pour les transports en commun montre bien que lorsque les moyens y sont (autobus et trains supplémentaires, voies réservées aux autobus), les citoyens répondent à l'appel des transports collectifs. Aura-t-il fallu l'accident du viaduc de la Concorde pour le comprendre? Les Québécois sont prêts à délaisser leur voiture pour utiliser les transports collectifs, à condition que ceux-ci soient efficaces.

Il faut pour cela que les investissements gouvernementaux cessent de faciliter le transport automobile et se tournent immédiatement vers la création de meilleurs réseaux de transports en commun, notamment dans les banlieues éloignées de Montréal.

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