Lettres: Un manque de courage politique

J'habite de nouveau Montréal depuis peu. Il me semble indiscutable que cette grande ville appartient d'abord à ceux qui y vivent à plein temps. Je vois près de chez moi, sur la rue Boyer, une piste cyclable qui traverse la ville du nord au sud. Je vois aussi plein de cyclistes qui, de peur d'être coincés par les automobilistes, se résignent à parcourir sur les trottoirs la distance qui y mène. Je vois plein de gens qui, tant bien que mal, choisissent de traverser la ville en utilisant les transports en commun. Je vois aussi un nombre étonnant de marcheurs qui, courageusement, cherchent à se rendre ainsi à leur travail.

Ce qui manque en ces lieux, c'est le courage politique qui imposerait des conditions difficiles à supporter à tous ceux qui ont décidé d'envahir Montréal seuls à bord de leurs véhicules polluants et envahissants. L'insolence des dirigeants politiques qui ont choisi de prolonger l'étalement urbain en encourageant le prolongement de l'autoroute 25 avec ce pont enjambant la rivière est le symbole parfait d'un aveuglement délibéré de nos élus qui discourent sur l'importance de protéger l'environnement urbain et qui, dans les faits, font tout pour le détruire. Le vrai problème, en plus des citoyens irresponsables, c'est ce manque incroyable de courage politique.

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