Appel robotisé - Rien compris…

On aurait pu croire Louise Harel plus fine politicienne, mais en l’entendant vendredi distinguer péché véniel et péché mortel pour minimiser la bourde monumentale faite par son partenaire politique Marcel Côté, on comprenait que certains n’ont décidément rien compris à l’humeur des foules. Cette humeur se résume pourtant si simplement : nous n’en pouvons plus des roueries ! Petites, grandes, tactiques, militantes ou financières, oui, c’est du pareil au même parce que cela participe du même esprit qu’on veut nous en passer une p’tite vite.

 

Ce n’est pas véniel dans une démocratie que de se lancer dans une opération qui dégoûte l’électeur. Dans l’atmosphère actuelle de cynisme exponentiel, les pseudo-sondages téléphoniques et automatisés placés sans s’identifier par Coalition Montréal, le parti de M. Côté, pour discréditer ses adversaires sont graves. Ils accréditent le sentiment que, scandales ou pas, écoeurement citoyen ou pas, la politique ne change pas : elle prend les citoyens pour des imbéciles. Qu’en dit dès lors l’imbécile ? Puisque c’est comme ça, je suis très, très tenté de rester chez moi.

 

Il n’a pas entendu ce désabusement, M. Côté, quand il se promène dans les rues et les autobus pour faire campagne ? Manifestement non, puisqu’il s’énervait jeudi de voir ses adversaires s’énerver quand sa supercherie téléphonique a été découverte, puisqu’il persistait vendredi à parler d’une erreur technique, celle qui lui vaut une sanction administrative de la part du Directeur général des élections du Québec : son parti aurait dû s’identifier au début des appels automatisés qui ont été faits. Merci, c’est bien le minimum que de respecter la loi ! On avait même la naïveté de croire qu’en 2013, les partis politiques en auraient fait une obsession !

 

Mais cet anonymat était-il vraiment une erreur quand on voit qu’il servait si bien, en amenant l’électeur à au moins écouter, le fiel distillé par Coalition Montréal à l’encontre de ses adversaires ? Projet Montréal a ses défauts, mais le parti de M. Côté a choisi d’attaquer plus bas, en l’associant à une « controverse pour le financement d’un organisme ». De tels mots aujourd’hui sont lourds de sens, mais quand on sait en plus que la controverse en question est insignifiante, la tactique déloyale saute aux yeux. Coalition Montréal n’a pas pu par ailleurs préciser quels termes ont été employés pour dénigrer les partis de Denis Coderre et de Mélanie Joly, mais ils n’étaient sûrement pas plus généreux.

 

Le recours aux appels automatisés, qui ont remplacé les bénévoles, témoigne en soi de la misère militante qui caractérise désormais la vie des partis politiques. Il est odieux d’y greffer une misère démocratique.

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