Coup de coeur et coup de gueule sur la Croisette

Coup de coeur : le film favori
Enfin, les festivaliers ont ressenti collectivement un vrai frisson devant un film en compétition cannoise. The Zone of Interest, de Jonathan Glazer, glace de réalisme à l’heure d’attaquer le sujet de la Shoah. La vie banale et futile du commandant du camp d’Auschwitz Rudolf Höss et de son épouse (Sandra Hüller) dans leur beau jardin éclaire la banalité du mal mieux que bien des œuvres à thèse. Pendant que les cheminées brûlent les corps des victimes, cette œuvre clinique montre le pire sans jamais l’embellir, tout en faisant sentir la peur qui rôde partout.
Coup de gueule : trop de strass
Il y a tant de vedettes hollywoodiennes et européennes cette année à Cannes que les tapis rouges font trop d’ombre aux films, bons ou pas. Et tandis que les photographes couvrent leurs caméras de petits parapluies pour montrer les beaux profils de Carla-Bruni Sarkozy, de Robert De Niro et de Leonardo DiCaprio, la vocation cinéphilique en prend un coup sur les écrans du monde, où l’excès de glamour éclipse tout. Du moins, le film de Martin Scorsese fait-il vraiment courir les foules.
Odile Tremblay est l’invitée du Festival de Cannes.