Il est si facile de relâcher
N’interprétez pas l’affirmation contenue dans le titre dans le sens qui pourrait vous venir en tête à sa première lecture. Rien n’est plus ardu pour l’énergique personne que je suis que de me détendre et de déposer les pieds sur le pouf ! En semaine de relâche, c’est encore plus difficile. Son horizon temporel n’est pas favorable au secteur des services financiers, et le chapeau d’entrepreneur augmente le défi quotidien de la conciliation travail-famille. Le relâche représente pour moi un mélange doux-amer entre le désir de prendre soin de mes enfants et le respect de mon engagement envers mes clients.
Si relaxer n’a pas fait partie de mes plans cette année, force est de constater que j’ai bien failli relâcher autre chose : mes principes ! En effet, je crois fermement que les enfants ont besoin de « s’ennuyer » pendant les congés, de recharger leurs batteries plutôt que de respecter un agenda serré d’activités programmées (et souvent payantes, il va sans dire). Pourtant, quand j’ai parcouru les réseaux sociaux et quand j’ai vu toutes ces familles profitant de plein d’activités et de voyages, ce damné sentiment de culpabilité maternelle a cette année enclenché chez moi une légère remise en question.
Soudainement, j’étais prête à tout pour que mes enfants passent une semaine de relâche cool eux aussi : sortie cinéma, déjeuner au restaurant, partie de quilles avec les voisins. Pourquoi ne pas aller rejoindre les grands-parents en Floride pour quelques jours ? Tout pour leur faire plaisir ! À la pièce, ces choix ne coûtaient pas trop cher, mais quand on additionnait toutes ces petites impulsions non planifiées, la semaine de relâche demandait tout à coup un budget plus considérable.
J’ai résisté. Le plan de la semaine a été maintenu. Mes enfants ont joué dehors pendant des heures avec des amis et nous avons profité en famille des conditions magiques des pistes de ski de fond. En plus de ce bonheur gratuit en plein air, la routine a été rompue par de grasses matinées en pyjama, la découverte d’un film que maman aimait lorsqu’elle était plus jeune et le montage d’un petit film d’espions inspiré de leur imaginaire grâce au téléchargement d’une application gratuite. Puis, il ne faut surtout pas sous-estimer la joie suscitée par le privilège de manger des céréales sucrées ou la préparation de bols poké en famille. La semaine de relâche aura finalement coûté 100 $, puisque je leur ai offert un souper au resto de leur choix au retour d’une de mes obligations professionnelles.
Choisir de ne pas déroger à mon budget de relâche m’a permis de maintenir un objectif d’épargne en cours pour un voyage en famille en 2024, lorsque la folie des prix actuels se sera atténuée (je suis optimiste, vous vous rappelez ?). La semaine de relâche n’est qu’une des nombreuses occasions où les ambitions financières peuvent s’assouplir et les dépenses augmenter de façon émotive et inconsciente.
Pour les planificateurs financiers, comme pour vous, le défi d’une saine gestion financière est le même. Voici donc quelques-uns de mes trucs pour encourager la discipline requise.
Penser en dollars avant impôts. En calculant quel revenu brut a dû réellement être gagné pour financer une dépense, vous briserez l’élan émotif non planifié. Personnellement, cela me rappelle que je dois travailler très fort pour gagner cet argent et cela me motive à mieux l’utiliser.
Faire un budget très détaillé et réaliste. Pour qu’un objectif soit atteignable, il se doit d’être réaliste. Par exemple, si vous avez toujours dépensé énormément dans un secteur, vous avez peu de chances de réussir si votre ambition est de l’éliminer entièrement. Une réduction graduelle des dépenses augmentera probablement votre taux de succès. De plus, un suivi budgétaire mensuel est plus efficace avec un budget dont les postes de dépenses sont détaillés.
Évaluer les coûts. Prenez quelques instants pour évaluer la valeur projetée à long terme d’un investissement correspondant au montant annuel que représentent toutes ces dépenses non planifiées : les passages au service à l’auto pour le déjeuner, le voyage dans le Sud réservé sur un coup de tête, l’achat du dernier appareil technologique alors que l’ancien fonctionne toujours… Ce calcul aide à évaluer le coût réel à long terme d’un manque de courage à court terme.
Impliquer les enfants dans les choix budgétaires familiaux. Sans leur transmettre vos tracas financiers, il est tout à fait possible de leur expliquer que tous les adultes ont des choix budgétaires à faire. En tant que parents, vous faites parfois des croix sur la liste de vos envies tout en demeurant heureux, même si vous gagnez bien votre vie ! Vos enfants gagneront à avoir comme modèles des gens qui ont une définition du plaisir qui n’est pas toujours associée à la consommation.
Dresser une liste d’activités ou de repas désirés pour vos congés en famille. La vie défile à un rythme fou, et il est difficile au quotidien de prendre le temps pour certaines activités ou des repas cuisinés qui font plaisir à tous dans la maisonnée. Dresser à l’avance une liste à afficher vous rappellera, lors du prochain congé, que vous avez plusieurs possibilités d’activités gratuites et de moments doux en famille en banque !