Le MacBook Air M2: minuit plus deux

Le nouveau MacBook Air vient avec deux nouveautés: un nouveau processeur M2 et un boîtier bleu-noir laconiquement appelé «minuit».
Photo: Adil Boukind Le Devoir Le nouveau MacBook Air vient avec deux nouveautés: un nouveau processeur M2 et un boîtier bleu-noir laconiquement appelé «minuit».

Le nouveau MacBook Air qu’Apple met en marché cet été vient avec deux nouveautés : un nouveau processeur M2, rapide et endurant, et un boîtier bleu-noir laconiquement appelé « minuit ». Rien pour faire tourner les têtes, mais suffisamment pour faire battre le coeur des inconditionnels de la marque à la pomme.

Cela devrait aussi faire sourciller à peu près tous les autres fabricants d’ordinateurs personnels. Pourquoi personne à part Apple ne semble pouvoir se permettre de commercialiser déjà la deuxième génération d’un bloc-notes animé par ses propres processeurs ? Le MacBook Air à système sur puce M2 affiche plus qu’un gain de puissance appréciable d’une génération à l’autre : il est déjà rendu, à ce stade, environ six fois plus performant qu’un appareil comparable à processeur Intel.

En prime, avec la mise en ligne lundi dernier de la version bêta publique du système macOS 16 Ventura, on a non seulement droit à un Mac avec la mécanique la plus récente actuellement disponible, mais on hérite aussi d’une interface logicielle très soignée, agréable à l’oeil et à la souris, qui a pour seul défaut de ne toujours pas offrir de fonction tactile (contrairement à la plupart des portables de facture récente à système Windows 11).

Le MacBook Air, pour la petite histoire, est l’ordinateur portable le plus vendu sur la planète. Il a vu le jour dans un temps où le p.-d.g. d’Apple s’appelait encore Steve Jobs et il a été présenté dans une enveloppe comme celle qu’utilisent les messagers dans les bureaux partout dans le monde. À l’époque, un bloc-notes avait généralement les dimensions d’une boîte à pizza, ou presque. Cette année, on pourrait probablement faire tenir deux MacBook Air dans la même enveloppe. L’appareil a été aminci de 20 % par rapport à son plus récent prédécesseur, lui-même déjà plus mince que les autres avant lui.

Plus mince, plus musclé

 

Cette cure minceur a été permise par des composants plus compacts. La carte logique, le gros machin vert sur lequel s’accroche le reste de la mécanique, est moitié moins imposante que celle des Mac plus anciens. Cela fait un peu plus de place pour le système sur puce M2, un système qui, lui, a pris un peu de poids par rapport au M1. Il compte un processeur à huit coeurs, un processeur graphique à dix coeurs, et la bande passante qui relie ces deux-là à la mémoire vive a été élargie de moitié. Chargé de 64 gigaoctets de mémoire vive, le MacBook Air M2 devrait offrir de nombreuses années de bons services, et amortir ainsi durablement son prix de vente pas nécessairement parmi les plus abordables.

Le MacBook Air est quand même moins coûteux que le MacBook Pro de 13 pouces animé par la même mécanique. Ça en fait sans conteste le Mac de référence au sein du catalogue d’Apple. Les différences dans la performance générale ne sont que marginales, et surviennent seulement dans le cas d’applications de pointe. Par exemple, si vous éditez de la vidéo avec un logiciel professionnel comme Final Cut Pro, plutôt qu’avec l’application iMovie pré-installée gratuitement sur les nouveaux Mac, peut-être qu’un Pro fera mieux qu’un Air. Mais pas tout le temps.

Parce que Microsoft prend un temps fou à inclure dans les outils intégrés à Windows 11 son propre éditeur de vidéos, Apple a beau jeu de vanter les mérites de son logiciel iMovie, qui a droit d’ailleurs à une mise à niveau pour être plus facile à utiliser par le grand public. iMovie sur un MacBook Air M2 va accepter des fichiers vidéo de format 4K sans trop de peine et va exporter le produit final 40 % plus rapidement que le MacBook Air à puce M1. Il le fera aussi six fois plus vite qu’un vieux MacBook Air à processeur Intel.

Nouveautés de surface

 

En plus de remarquer le format plus compact, un simple coup d’oeil suffit à repérer les nouveautés extérieures sur le MacBook Air. Cela commence par un port d’alimentation magnétique MagSafe, qui s’ajoute à deux ports USB-C (Thunderbolt) et un port audio. C’est plus que ce qu’offre le MacBook Pro M2. On soulève le capot et on voit cependant que l’affichage de 13,6 pouces de l’appareil est toujours légèrement encombré par l’encoche supérieure où se trouve la caméra frontale. Caméra qui fait dans la pleine HD, au moins, et qui convient très bien aux appels vidéo qu’on fait ces jours-ci plus que jamais.

Notez qu’on trouve un système de son pas si mauvais sous le clavier, ainsi que des micros qui captent la voix assez clairement, même si les promesses d’un son « de qualité studio » sont surfaites. Le bruit ambiant demeure très présent, ce qu’on peut dire de tous les microphones, sauf ceux conçus exprès pour être installés dans un studio d’enregistrement.

De plus — et c’est un détail qui a fait réagir un nombre étonnant de spectateurs durant la conférence WWDC d’Apple où le MacBook Air a été dévoilé en primeur —, le bloc d’alimentation inclus dans la boîte des versions un peu plus équipées de l’appareil a une capacité de recharge rapide accrue et présente deux fentes USB-C. Ce n’est pas une révolution, mais c’est pratique.

On pourrait en dire autant de l’ensemble du nouveau MacBook Air : pratique sans être révolutionnaire. Et offert dans un nouveau coloris qui plaira aux gestionnaires de TI. Le bloc-notes le plus vendu restera au haut des palmarès, c’est prévisible. Comme si la concurrence avait abdiqué.

Ce texte fait partie de notre section Opinion qui favorise une pluralité des voix et des idées. Il s’agit d’une chronique et, à ce titre, elle reflète les valeurs et la position de son auteur et pas nécessairement celles du Devoir.

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