Dites «aaaaargh»

«Jamais particulièrement agréable, ce prélèvement est parfois rapide et presque délicat, parfois interminable et similaire à se faire passer un râteau dans le fond de la gorge», raconte Éric Desrosiers.
Photo: Marie-France Coallier Le Devoir «Jamais particulièrement agréable, ce prélèvement est parfois rapide et presque délicat, parfois interminable et similaire à se faire passer un râteau dans le fond de la gorge», raconte Éric Desrosiers.

Cela fait partie des obligations quotidiennes dans les bulles sanitaires des Jeux de Pékin. Si pour certains, ce n’est qu’une étape comme les autres qui est entrée dans la routine du matin, pour d’autres, c’est une torture qui revient sans cesse et qui hante presque leurs nuits.

Aux Jeux de Tokyo, on se contentait de fournir un échantillon de salive dans une petite fiole. À Pékin, cet échantillon est prélevé à l’aide d’un long coton-tige qu’on passe par la bouche jusqu’au fond de la gorge. L’opération dure tout au plus quelques secondes. Peut-être une minute en tout, si l’on compte le temps nécessaire pour que la personne responsable lave ses gants, vaporise de désinfectant la combinaison de protection qui la couvre des pieds à la tête ainsi que toute son aire de travail, scanne une nouvelle fiole, scanne votre carte d’accréditation, vous demande de confirmer que le nom qui apparaît sur sa machine est bien le vôtre et attend que vous baissiez votre masque afin de procéder au prélèvement.

Jamais particulièrement agréable, ce prélèvement est parfois rapide et presque délicat, parfois interminable et similaire à se faire passer un râteau dans le fond de la gorge. Ceux qui sont prédisposés aux haut-le-cœur ont chaque fois l’impression de frôler la catastrophe et par une cruelle ironie du sort, c’est souvent avec eux qu’il faut répéter l’opération pour réussir un bon prélèvement. Ceux-là comptent les dodos avant le grand jour du départ afin d’être enfin libérés de ce calvaire.


Ce reportage a été financé grâce au soutien du Fonds de journalisme international Transat- Le Devoir.

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